"Seules des mesures concrètes et vérifiables peuvent ouvrir la voie à un allègement des sanctions" économiques contre l’Iran.
Le département
d'Etat a assuré jeudi devant des parlementaires qu'il continuera de mettre en
oeuvre les sanctions existantes contre l'Iran, mais il leur a demandé de ne pas
en voter de nouvelles pour l'instant afin de donner sa chance à la diplomatie.
"Soyez
assurés que nous continuerons à appliquer avec force les sanctions en cours,
tout en explorant la possibilité d'une solution négociée", a déclaré la
sous-secrétaire d'Etat aux Affaires politiques, Wendy Sherman, devant la commission
des Affaires étrangères du Sénat.
"Nous avons été clairs: seules des
mesures concrètes et vérifiables peuvent ouvrir la voie à un allègement des
sanctions" économiques contre l'Iran, a martelé la diplomate, qui mène la
délégation américaine lors des négociations entre Téhéran et le groupe
"P5+1" (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne).
La prochaine réunion - cruciale - est
programmée à Genève les 15 et 16 octobre.
Dans le même temps, le Congrès débat
d'éventuelles nouvelles sanctions contre Téhéran, déjà soumis à un régime
sévère imposé par l'ONU, les Etats-Unis et l'Union européenne.
"A propos de la législation
actuellement en discussion (au Congrès), nous pensons qu'il serait utile pour
vous tous de laisser au moins se tenir cette réunion des 15 et 16 octobre avant
d'aller plus loin pour examiner ces nouvelles sanctions", a plaidé Mme
Sherman, interrogée par des sénateurs.
Elle a assuré avoir signifié aux Iraniens,
lors de l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre, que le Congrès
"allait écouter" attentivement ce que Téhéran proposerait au cours de
la rencontre de Genève.
Citant cette conversation avec des
responsables iraniens, Mme Sherman a affirmé les avoir prévenus: "Je peux
vous assurer que si vous ne venez pas les 15 et 16 avec un projet concret et
vérifiable, notre Congrès agira et nous le soutiendrons".
S'adressant directement aux sénateurs, la
sous-secrétaire d'Etat a ajouté : "J'espère donc que vous nous laisserez
du temps pour commencer ces négociations" de Genève.
Elle a enfin averti que l'application des
sanctions en cours contre l'Iran était "entravée de manière
significative" par l'actuelle paralysie budgétaire de l'Etat fédéral, qui
a dégarni bon nombre de bureaux au département d'Etat.
Plus tôt jeudi, en tournée à Tokyo, le
secrétaire d'Etat John Kerry avait assuré que l'Iran serait jugé sur ses actes,
pas sur des mots, notamment pour rassurer le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu qui conteste les signes d'ouverture envoyés par le président
iranien Hassan Rohani.