"Tout ce qu’Erdogan dit sur la Syrie et son peuple c’est un tas de mensonges".
La Turquie paiera cher pour son soutien aux "terroristes", a affirmé le président Bachar al-Assad dans un entretien accordé à une chaîne de télévision turque, diffusé vendredi.
"Dans un avenir proche, ces terroristes provoqueront des conséquences pour la Turquie. Et la Turquie paiera très cher", a-t-il dit à la chaîne d'opposition Halk-TV.
Le chef de l'Etat syrien était interrogé sur la présence à la frontière turque de rebelles extrémistes affiliés à Al-Qaïda.
"Il n'est pas possible de vous servir du terrorisme comme d'une carte à jouer et de la mettre dans votre poche. Car (le terrorisme) est comme un scorpion qui n'hésite pas à vous piquer le moment venu", a estimé le président syrien.
Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, très hostile au pouvoir syrien, est l'un des plus fervents soutiens de la rébellion syrienne.
Sur ce point, le président Assad s'est attaqué au Premier ministre turc.
"Tout ce qu'il dit sur la Syrie et son peuple c'est un tas de mensonges, c'est tout (...) Erdogan n'a fait que de soutenir les terroristes" en Syrie, a-t-il dit.
Interrogé sur l'hélicoptère syrien abattu par l'aviation turque le 16 septembre après être entré dans l'espace aérien turc, le président Assad a reconnu que cet appareil, tombé en territoire syrien, avait violé l'espace aérien turc. Il a justifié l'intrusion en Turquie de cet hélicoptère en expliquant qu'il devait empêcher "une infiltration d'un grand nombre de terroristes" de Syrie vers la Turquie.
Le président Assad a affirmé que les deux pilotes de l'appareil avaient été "décapités sauvagement" par les rebelles syriens après avoir été capturés vivants.
Le Parlement turc a renouvelé jeudi pour une année supplémentaire le mandat du gouvernement turc qui autorise, si nécessaire, l'envoi de troupes turques en Syrie.
Le président syrien a par ailleurs réitéré que la Syrie se conformerait à la résolution des Nations unies sur les armes chimiques, adoptée le 28 septembre, tout en niant toute attaque chimique contre sa population.
"Non, nous n'avons pas fait usage de cette arme", a-t-il répondu aux
journalistes de la chaîne qui lui demandaient si ses forces avaient utilisé des
projectiles dotés d'ogives chimiques le 21 août près de Damas.
Admettant détenir un arsenal chimique, le président syrien a affirmé
toutefois que ces armes se trouvaient aux mains de "forces spéciales", seules
capables de les utiliser.
"Préparer ces armes est une opération technique complexe (...) et un
processus spécial est nécessaire pour les utiliser qui requiert, à terme, un
ordre central de l'état-major des armées. Il est de ce fait impossible qu'ils
aient été utilisés", a-t-il affirmé.