La question des réfugiés sera à l’ordre du jour de la réunion annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international
Le Liban, qui ploie sous le fardeau de deux millions de Syriens présents sur son territoire, court après une aide internationale qui tarde à se concrétiser, malgré les promesses maintes fois répétées.
Les dernières en date ont été formulées lors de la réunion du Groupe de soutien international, le 25 septembre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Mais cette réunion, à laquelle ont participé les ministres des Affaires étrangères des cinq Etats membres permanents du Conseil de sécurité et de représentants d’autres pays et des principales institutions financières internationales, n’a débouché sur aucune aide immédiate.
C’est pour tenter de concrétiser en soutien financier effectif ces promesses verbales que le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, s’est rendu à New York, où il a été reçu par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a affirmé que l’Onu soutiendra le Liban dans toutes ses démarches.
A Beyrouth, le ministre des Finances, Mohammad Safadi, a évoqué le dossier de l’aide internationale avec la vice-présidente de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Inger Andersen.
Il a examiné avec elle le rapport soumis par la Banque mondiale au Groupe de soutien international, relatif aux besoins du pays au niveau du dossier des déplacés syriens. Le ministre Safadi et Mme Andersen ont discuté des meilleurs mécanismes à adopter pour l'obtention des aides qui permettraient au Liban de faire face à la crise engendrée par l'afflux massif des déplacés syriens. «Cette évaluation constitue la base de tout soutien international pour le Liban», a dit M. Safadi, avant d'inviter la communauté internationale à «traduire ses promesses et ses engagements en actes concrets».
Mme Andersen avait été auparavant reçue par le président de la République, Michel Sleiman, qui a mis l’accent sur «la rapidité sans précédent avec laquelle la Banque mondiale a achevé le rapport sur les besoins du Liban en matière d’assistance aux réfugiés».
La responsable de la Banque mondiale a indiqué que son institution s’efforcera de parer au plus pressé en raison de la saison froide qui approche, précisant que des plans d’action à court, moyen et long terme seront mis en place.
La question des réfugiés sera à l’ordre du jour de la réunion annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, la semaine prochaine à New York, où le Liban sera représenté. L’objectif étant de parvenir à une meilleure coordination de l’assistance qui sera apportée aux réfugiés au Liban, en matière d’éducation, de santé et de transport, a précisé Mme Andersen.
Des sources politiques libanaises regrettent la lenteur avec laquelle certains pays donateurs fournissent une aide au Liban, prétextant le manque de transparence de l’État libanais dans la gestion des fonds accordés. Ces mêmes sources affirment que cette lenteur est une sorte de chantage exercé sur la classe politique afin qu’elle accélère la formation du gouvernement, alors que le poids que constituent les réfugiés au Liban ne supporte plus aucune manoeuvre politique au retard.
Médiarama