Des officiers proposent de les laisser fuire pour qu’ils aillent se faire tuer en Syrie
Des sources sécuritaires bien informées ont exprimé leur crainte d’un plan d’évasion collective de la prison de Roumié, préparé par des détenus islamistes et s’inscrivant dans le cadre des évasions organisées par Al-Qaïda des prisons irakiennes, libyennes et pakistanaises, où plus d’un millier de détenus se sont évadés pour participer à des opérations terroristes dans la région.
Ces informations, collectées par un service de sécurité professionnel, se basent sur des écoutes et la surveillance du courrier électronique des détenus, ainsi que sur des notes assurant que les détenus islamistes possèderaient des matières explosives introduites dans le bâtiment B de la prison avant l’installation des scanners. Ces explosifs seraient utilisés pour faire sauter les entrées principales de l’enceinte du pénitencier.
Selon des sources fiables, un service de sécurité étroitement lié au dossier des prisons a mis au point une vaste perquisition du bâtiment où sont détenus les islamistes pour procéder à des fouilles et confisquer les explosifs et le matériel de communication dont ils disposent, après les informations sur un plan d’évasion. Mais la peur d’un bain de sang, qui pourrait allumer les cendres dans les régions d’origines des islamistes, ont conduit à l’annulation de cette opération.
Revenant sur la saisie par les forces de l’ordre, mardi, de 150 grammes de carbure destinés à un détenu, une source de sécurité bien informée n’exclut pas que d’autres quantités de cette matière, utilisée pour la fabrication des explosifs, aient déjà été introduites à Roumié.
Et la source de sécurité de poursuivre: «Le plus dangereux, dans cette affaire, est notre incapacité à connaitre la quantité d’interdits –explosifs, armes et matériels de communication- qui se trouvent aux mains des 190 détenus islamistes dans la prison. Plus grave, notre incapacité vient du fait de l’inexistence d’une couverture politique permettant aux forces de sécurité de perquisitionner les cellules des prisonniers.»
As Safir a appris que les obstacles politiques empêchant les forces de l’ordre d’agir ont poussé certains officiers à proposer de faciliter la fuite des détenus fondamentalistes, «car de la sorte nous garantissons qu’ils iront se faire tuer dans les combats en Syrie au lieu de participer à des actes terroristes de l’intérieur de la prison».
Des sources proches du dossier des prisons affirment que les détenus libanais de Fatah al-Islam ne sont pas inquiétants. Ce sont surtout les figures fondamentalistes étrangères qui inspirent la crainte. Leur nombre est de 43 et elles sont de nationalité tunisienne, yéménite, marocaine et saoudienne. Les Saoudiens sont au nombre de 10.
Assafir-Médiarama