27-11-2024 06:33 AM Jerusalem Timing

FMI: La croissance des Etats-Unis bridée par les coupes budgétaires

FMI: La croissance des Etats-Unis bridée par les coupes budgétaires

"L’économie mondiale avance à faible vitesse, les moteurs de l’activité changent et les risques de dégradation persistent"

L'économie des Etats-Unis, "bridée par des coupes budgétaires de taille" a continué de croître "modestement" en 2013 mais risque de se dégrader, selon le FMI qui a légèrement abaissé ses prévisions de croissance pour cette année et 2014.
  
Dans son rapport publié mardi sur les "Perspectives de l'économie mondiale", le Fonds Monétaire International prévoit que le PIB va progresser de 1,6%, soit 0,1 point de pourcentage de moins que sa projection de juillet, et de 2,6% en 2014 (-0,2 point).
  
"Malgré un potentiel d'amélioration, les risques de dégradation de l'économie sont plus importants", résume le FMI qui craint que la demande intérieure américaine soit affaiblie par un impact plus fort qu'anticipé des augmentations d'impôts, des coupes budgétaires et aussi du récent resserrement des conditions du crédit.
  
Depuis une semaine, l'Etat fédéral américain est paralysé en raison d'un bras de fer au Congrès sur le budget qui a déjà donné lieu à d'importantes réductions des dépenses de l'Etat, que le FMI qualifie de "trop rapides et mal conçues". Le Fonds estime que les seules coupes budgétaires vont coûter jusqu'à 1,75 point de croissance en 2013.

  
Les estimations du FMI prennent en compte des coupes budgétaires qui se prolongeraient jusqu'en septembre 2014. Elles misent en revanche sur une réouverture rapide des services fédéraux administratifs, actuellement partiellement fermés, ainsi que sur un relèvement du plafond de la dette avant la date du 17 octobre.

  
"Une plus longue fermeture des services fédéraux pourrait avoir un effet négatif important sur la croissance", rappelle le Fonds.

  
Mais le FMI redoute encore davantage un échec sur le relèvement du plafond de la dette, qui "pourrait affecter l'économie et les marchés financiers et avoir un effet de contagion sur le reste du monde".
  
Le FMI note que le taux de chômage américain a continué de baisser pour s'établir à 7,3% en août mais ce lent recul est "surtout dû à une diminution de la participation de la population à la force de travail".
  
Pour 2013, le FMI voit un taux de chômage à 7,6%. Pour 2014, le FMI ne prévoit pas que le chômage descende en dessous de 7,4%.
  
L'inflation ne devrait pas dépasser 1,4% en 2013 et 1,5% en 2014.
 
 
D'un autre coté, le FMI s'est inquiété de la difficile mue de l'économie mondiale, freinée par "l'incertitude" budgétaire et monétaire aux Etats-Unis et les "déconvenues" en provenance des pays émergents.
  
"L'économie mondiale avance à faible vitesse, les moteurs de l'activité changent et les risques de dégradation persistent", résume le Fonds monétaire international dans ses projections économiques semestrielles, n'excluant pas "de nouvelles crises".
  
Ce tableau morose contraint le FMI à réviser ses prévisions à la baisse.

Après avoir gagné 3,2% en 2012, le PIB mondial ne devrait plus progresser que de 2,9% cette année et de 3,6% en 2014, soit respectivement 0,3 et 0,2 point de moins qu'estimé en juillet.
  
Cette année encore, la zone euro sera la seule région du monde en récession mais le FMI table sur un rebond en 2014 et décèle déjà de légers signes d'amélioration dans ce qu'il appelle son "noyau dur" (France et Allemagne). 
  
"Il y a un changement de perception qui pourrait avoir des effets concrets si les consommateurs et les entreprises augmentent leurs dépenses", estime le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, dans son avant-propos.