Un rapport préconise d’interdire la collecte et le stockage d’éléments "sans suspicion raisonnable d’une activité criminelle".
La collecte, par les agences américaines du renseignement, d'une grande quantité de données sur les Américains et leur stockage pendant une trop longue durée ouvrent la porte à des abus, selon un rapport rendu public mardi.
Celui-ci, rédigé par le Centre Brennan pour la Justice, à l'Université de New York, conclut que la collecte et le stockage de ces données, souvent sans rapport avec des menaces terroristes, "ouvre la porte à des abus et engorge les bases de données du gouvernement".
"On attend du gouvernement qu'il collecte des éléments importants pour notre sécurité nationale, mais créer un dossier électronique pour chaque citoyen américain est inefficace et inutile", a noté Rachel Levinson-Waldman, l'auteure de ce rapport.
"Nous avons besoin de politiques modernes qui encadrent comment ces données sur d'innocents citoyens américains peuvent être stockées et accessibles", a-t-elle ajouté.
Le rapport ajoute que les données du FBI et de l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA), montrée du doigt depuis les révélations d'Edward Snowden, sont conservées trop longtemps, ce qui constitue "une menace sérieuse pour notre démocratie et nos libertés".
Le rapport, décrit comme la première étude exhaustive sur la manière dont des données sur les Américains sont collectées, conservées et utilisées, cite par ailleurs plusieurs cas d'utilisations abusives.
"La politique du FBI est de conserver les informations qu'il collecte, qu'elles soient relatives à une enquête ou simplement en rapport avec d'innocents Américains, durant 20 à 30 ans", indique ainsi le rapport.
En outre, durant les cinq ans qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001, le FBI "a collecté de manière inappropriée des informations sur des individus en raison de leur militantisme social ou politique", selon un audit du département de la Justice.
L'étude rapporte également que la NSA a brisé les lois relatives à la vie privée "à des milliers de reprises entre 2011 et 2012" en collectant des informations sur des Américains ou des détenteurs de cartes vertes sans rapport avec le terrorisme.
Le rapport préconise d'interdire la collecte et le stockage d'éléments "sans suspicion raisonnable d'une activité criminelle". Il demande aussi des audits plus fréquents et une mise à jour de la loi sur la vie privée (Privacy Act), qui date de 1974.