Le démantèlement de ce réseau confirme les propos du commandant en chef de l’armée sur une "guerre contre le terrorisme".
La Sûreté générale (SG) a annoncé le démantèlement d’un réseau terroriste extrémiste qui planifiait de commettre des attentats à l’explosif et des assassinats dans le but de déstabiliser le Liban et de semer la discorde entre les différents courants politiques et communautés religieuses.
Deux mois d’enquête, menée par des agents de la SG, dont certains avaient infiltré les milieux extrémistes, ont permis l’arrestation de trois suspects membres de ce réseau, de nationalité libanaise et syrienne.
Selon des sources de sécurité citées par le quotidien Al Joumhouria (proche du 14-Mars), ces terroristes projetaient de commettre des actes «dangereux et sales». Leur objectif était de prendre pour cible des lieux religieux et des personnalités politiques du 8 et du 14-Mars, «dans le but d’entrainer les Libanais dans un conflit interne.»
Selon le quotidien, les suspects comptaient faire exploser de petites charges de 200 à 500 grammes dans le centre-ville de Beyrouth, dans la banlieue sud, à Tarik Jdidé et à Achrafiyé, ainsi que dans d’autres régions à l’extérieur de la capitale, pour occuper les forces de sécurité, afin de donner l’impression que le pays sombre dans un conflit communautaire.
Citant une «source proche du dossier», le quotidien L’Orient-Le Jour (proche du 14-Mars) précise que les trois membres du réseau appartiennent à un groupe affilié à Al-Qaïda et oeuvraient «depuis plusieurs mois à la préparation d’actes terroristes dont des explosions visant des lieux publics très fréquentés, tels que les malls et les lieux de rassemblement, pour créer une déstabilisation et un chaos.»
«Les trois suspects –qui opéraient dans des lieux géographiques différents probablement pour ne pas se faire épingler ensemble – ont été surveillés et filés pendant un mois entier, ainsi que leurs lignes de téléphone et les contacts qu’ils effectuaient», indique le journal, ajoutant que «les agents de la Sûreté générale ont attendu le moment propice, une fois les charges explosives préparées et apprêtées pour le jour J, pour les arrêter en flagrant délit».
Les enquêteurs ont découvert avec les suspects des matières explosives, acheminées d’un pays arabe par voie terrestre -l’Irak ou la Syrie- ainsi qu’un pistolet muni de silencieux.
Al Joumhouria écrit que les trois suspects ont fait des aveux complets lors de leur interrogatoire et ont été déférés devant la justice militaire sur ordre du commissaire adjoint du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Dany Zeenny. Les matières explosives, le matériel de communication et l’arme munie d’un silencieux saisis sur eux ont également été remis à la justice.
Le démantèlement de ce réseau confirme les propos du commandant en chef de l’armée, le général Jeazn Kahwaji, qui avaient annoncé que l’institution militaire et les services de sécurité «sont en guerre contre le terrorisme», qui constitue une menace sérieuse pour la stabilité du pays. Le ministre de la Défense, Fayez Ghosn, avait fait des déclarations similaires, s’attirant les foudres du 14-Mars, qui l’avait accusé de propager des mensonges.
Al Joumhouria + Mediarama