Des milieux politiques s’étonnent du timing.Joumblatt en faveur d’un cabinet dont le Hezbollah dispose du tiers du blocage.
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a publié un nouvel acte d'accusation incriminant une cinquième personne (qui serait un membre du Hezbollah). Hassan Habib Merhi serait responsable, selon le tribunal, de la revendication de l’attentat contre l'ancien Premier ministre Rafic Hariri par Ahmad Abou Adass.
Selon l’acte d’accusation rendu public par le TSL, M. Merhi a «coordonné la préparation» d’une fausse vidéocassette montrant une personne du nom d’"Abou Adass revendiquant faussement l’attentat au nom d’une organisation islamiste". La cassette avait été transmise le jour de l’attentat à la chaîne arabe al-Jazira "en vue de soustraire les auteurs du complot à la justice", soutient l’acte d’accusation.
Des milieux politiques libanais se sont étonnés du timing de la publication du nouvel acte d'accusation, "qui répond clairement à des considérations politiques, car le nom de Hassan Merhi était cité par les médias depuis plus d'un an".
"Pourquoi avoir attendu autant et pourquoi avoir choisi ce moment précis pour faire cette annonce", se sont demandés ces mêmes sources, qui estiment que "l'action du TSL s'inscrit dans le cadre de stratégies étatiques dans le but de servir des objectifs politiques bien déterminés".
Le TSL est accusé par le Hezbollah d’être le fruit d’un complot israélo-américain visant à le détruire et a exclu la remise des quatre premiers suspects, qui doivent être jugés par défaut.
Joumblatt en faveur d'un cabinet dont le Hezbollah dispose du tiers du blocage
Autre développement important sur la scène locale, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, qui joue un rôle de premier plan sur la scène politique libanaise du fait que son bloc parlementaire peut faire pencher la balance dans un sens comme dans l'autre, a opéré un grand virage politique qui confirme son éloignement des thèses du 14-Mars, notamment dans les dossiers cruciaux du gouvernement et de la présidentielle.
Dans une interview accordée au quotidien As Safir, M. Joumblatt s'est clairement prononcé en faveur d'un cabinet au sein duquel le Hezbollah et ses alliés -ainsi que le 14-Mars- disposeraient du tiers du blocage.
Il s'est par ailleurs déclaré opposé à la prorogation du mandat du président Michel Sleiman, estimant qu'au cas où l'élection présidentielle ne pouvait pas être organisée pour une raison ou pour une autre, le gouvernement actuel d'expédition des affaires courantes est le mieux à même de gérer le pays pendant la période transitoire.
Ces prises de positions vont certainement provoquer un choc dans les milieux du 14-Mars, qui s'étaient remis à espérer un rapprochement avec M. Joumblatt, surtout depuis son interview accordée au Journal du Dimanche (JDD), dans laquelle il avait critiqué dans des termes extrêmement durs le président syrien. Dans ce cadre, le chef du PSP a estimé que si une élection avait lieu en Syrie aujourd'hui, Bachar al-Assad l'emporterait.
Mediarama