89 personnes ont été tuées à Bahreïn depuis le début de la contestation.
Les forces anti-émeutes bahreïnies ont tiré à la chevrotine et fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des centaines de manifestants qui tentaient de marcher sur une place de Manama emblématique de la contestation de 2011, selon des témoins.
Les manifestants ont voulu marcher vers la place de la Perle, proche du
centre de Manama, après avoir participé dans un village aux obsèques d'un
détenu chiite décédé vendredi dans un hôpital de la capitale où il avait été
transféré suite à une détérioration de son état de santé.
L'intervention des forces gouvernementales, avec chevrotine, lacrymogènes
et bombes assourdissantes, a fait des blessés parmi les manifestants, qui ont
scandé des slogans hostiles au pouvoir, ont précisé les témoins, sans avancer
un bilan précis.
Début 2011, la place de la Perle avait été l'épicentre de la contestation
des chiites, majoritaires à Bahreïn, contre la dynastie des Al-Khalifa,
dans le sillage du Printemps arabe. Depuis, la place est interdite aux
manifestants.
Confronté à la persistance de la contestation populaire, qui réclame une
monarchie constitutionnelle, le pouvoir a alourdi cet été les peines pour les
auteurs de violences et introduit la peine de mort ou la prison à perpétuité en
cas de morts ou de blessés. Les autorités ont également interdit les
manifestations à Manama.
Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), 89
personnes ont été tuées à Bahreïn depuis le début de la contestation.