28-11-2024 09:49 PM Jerusalem Timing

Iran: "l’enrichissement d’uranium est la ligne rouge de l’Iran"

Iran:

"les négociations seront un test des "bonnes intentions" des Européens et Américains".

 

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, s'est montré prudent lundi à Genève sur les chances d'avancer vers un accord sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, voyant dans les négociations un
test des "bonnes intentions" des Européens et Américains.
  
"Je ne suis pas pessimiste sur ces négociations mais nous avons besoin de voir les bonnes intentions et la volonté politique de l'autre partie en action", a dit Mohammad Javad Zarif à des journalistes iraniens.
  
"Notre proposition comporte trois étapes, la première peut être accomplie en un mois ou deux, peut être moins. Nous pensons que cette question nucléaire peut être réglée en un an", a-t-il ajouté, sans plus de détails.
  
La responsable de la diplomatie européenne Catherine Ashton et son homologue iranien doivent se retrouver de façon informelle lors d'un dîner avant les négociations de mardi et mercredi.
 
 "J'espère que nous aurons deux journées productives, une occasion d'examiner les propositions que nous avons mises sur la table mais aussi les idées qui viennent d'Iran", a souligné dans un communiqué Mme Ashton, qui préside les discussions.  Elle a dit espérer entrer dans les détails et faire preuve d'un "optimisme prudent".  

Zarif a estimé "nécessaire" une réunion ministérielle avec les
grandes puissances après les négociations de Genève (mardi et mercredi), pour finaliser un éventuel accord.
 
 "J'espère que nous pourrons arriver à une feuille de route d'ici mercredi mais (...) il sera probablement nécessaire d'avoir une nouvelle réunion ministérielle", a écrit M. Zarif sur sa page Facebook tard dimanche.
  
Les négociations de Genève sont prévues au niveau de directeur politique ou de vice-ministre des Affaires étrangères.
  
M. Zarif participera à la séance d'ouverture des négociations, mais ensuite, c'est son vice-ministre Abbas Araghchi qui dirigera les discussions côté iranien.
  
""Si nécessaire, j'interviendrai également", a écrit encore M. Zarif.
  
"Nous voulons changer l'approche des six dernières années qui n'a donné aucun résultat", a écrit encore M. Zarif.
  
M. Araghchi a déclaré de son côté que "le plan qui sera présenté par M. Zarif aux pays du 5+1 lors de la séance d'ouverture (...) a été préparé de telle sorte qu'il n'y ait pas de prétexte pour le refuser".
  
Il n'a pas été plus explicite sur ce point mais il a répété que "l'enrichissement d'uranium est la ligne rouge de l'Iran".
  
"Nous ne permettrons en aucun cas que l'enrichissement d'uranium soit suspendu, limité ou stoppé. Nous pouvons en revanche discuter du niveau, la forme et la quantité de l'enrichissement", a affirmé M. Araghchi.
  
"L'enrichissement ne sera pas suspendu ne serait-ce qu'un seul jour (...) Nous ne permettrons pas non plus qu'un gramme d'uranium enrichi quitte le pays", a-t-il ajouté.  

"Nous pouvons conclure les négociations dans une période de six mois à un an", a estimé M. Araghchi.


Cela dit selon une source proche des négociations, cité par l'agence d'informations russe RiaNOvosti , l'Iran serait  prêt à des concessions pour obtenir une levée des sanctions occidentales lors du prochain round de négociations avec les Six sur son dossier nucléaire, mais ne renoncera pas au droit à enrichir de l'uranium.

"L'équipe des négociateurs iraniens conduite par le chef de la diplomatie du pays [Mohammad Javad Zarif] part à Genève avec un nouveau plan susceptible de satisfaire toutes les parties au dialogue (…). Il contient des concessions techniques faites au nom d'une levée des sanctions américaines et européennes", a indiqué la source. 

L'interlocuteur de l'agence a toutefois souligné que Téhéran n'envisageait en aucune manière de réviser la question de l'enrichissement de l'uranium: "l'Iran ne renoncera jamais à son droit imprescriptible".