La plaisanterie du président Assad:Le prix Nobel de la Paix que l’OIAC a obtenu pour sa mission de démantèlement de l’arsenal chimique syrien "aurait dû me revenir"..
Dans un entretien accordé au quotidien libanais al-Akhbar, publié lundi, le président syrien Bachar el-Assad revient sur la question des armes chimiques, affirmant que son pays a arrêté la production de ce type d'armes depuis 1997.
Dans son interview le président syrien a affirmé que les armes chimiques ne sont plus une arme dissuasive pour trois raisons : d'abord, le renforcement de la puissance dissuasive syrienne via ses missiles qui peuvent être utilisé dès le premier moment de la guerre, et donc le recours au chimique n’est plus nécessaire sauf dans une guerre nucléaire comme dernière option. Deuxièmement, il y a eu des progrès significatifs durant les deux dernières décennies dans les moyens d'absorber et de traiter les effets des armes chimiques. Troisièmement, la guerre interne.
Le président al -Assad a souligné que «la Syrie a arrêté la fabrication d'armes chimiques en 1997 et les a remplacés par des armes conventionnelles qui sont désormais un facteur décisif dans une guerre », ajoutant qu' « il a reformé la structure de l'armement de l'armée en la fondant sur les missiles et pour cause, il suffit de tirer des missiles les aéroports d’Israël pour la paralyser. Car tout le monde sait que la puissance d'Israël est basée sur sa puissance aérienne » .
Cela dit, le président Assad a reconnu que : «Le démantèlement des armes chimiques syriennes est une perte morale et politique. "
Sur le front diplomatique, le président syrien souligne la disposition de son régime à participer à Genève-2. "Cette conférence pourrait seulement avoir lieu à la demande de la Russie, soucieuse d’éviter une frappe contre la Syrie", précise-t-il, avant d'ajouter : "La Syrie ne voit aucun problème à participer à cette conférence, à deux conditions : l’organisation d’un référendum pour valider les décisions prises à Genève et d'un scrutin pour élire un président d’une part, et l’arrêt de tout soutien aux terroristes pour pouvoir faire cesser la guerre d'autre part. Car à chaque fois que nous tuons mille terroristes, il y a deux milles qui pénètrent le territoire syrien ".
Et de poursuivre : "Le problème des Occidentaux réside dans le fait qu’ils soutiennent un groupe disparate qui n’a aucun pouvoir sur le terrain. L’armée libre fait partie du passé : ses membres ont soit rejoints les groupes salafistes takfiris, soit ont rejoint l’armée syrienne. Des groupes que les Occidentaux et les pays du Golfe ont soutenus, il ne reste plus que les terroristes. Et ceux-là n’ont pas de place à Genève-2".
Interrogé sur les opérations militaires sur le terrain, M. Assad se dit confiant dans l’avancée de ses troupes. "En général, l’armée syrienne enregistre clairement des avancées sur le terrain. Les problèmes rencontrés se situent près de Deraa et la frontière jordanienne, d’où les combattants et les armes transitent toujours, et le front nord, précisément à Alep près de la frontière turque. Mais à présent, les Turcs font face à un problème avec la mainmise d’el-Qaëda sur la région".
Le président syrien ne manque pas de saluer au passage la position de l’Irak sur le conflit syrien et de fustiger celle de l’Arabie saoudite qu'il qualifie de "pays clanique". "Ce sont les relations personnelles entre dirigeants qui déterminent la politique du royaume. Lorsque l’un d’eux est en froid avec nous, tout le royaume est en froid avec la Syrie", a-t-il affirmé.
La plaisanterie du président Assad
Le président syrien Bachar el-Assad a déclaré en plaisantant qu'il aurait dû recevoir le prix Nobel de la paix attribué vendredi à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Le prestigieux prix que l'OIAC a obtenu pour sa mission de démantèlement de l'arsenal chimique syrien "aurait dû me revenir", a déclaré M. Assad, selon le quotidien.
Le journal, qui ne précise pas quand ni dans quel contexte cette déclaration a été recueillie, rappelle que M. Assad a par le passé plusieurs fois plaidé en faveur d'un Proche-Orient débarrassé de toutes formes d'armes de destruction massive.