Le scénario diffusé par certains médias libanais rapporte que les suspects ont acheminé les voitures piégées de Syrie...
Tripoli est revenu sur le devant de la scène ces dernières heures après une subite montée de la tension consécutive à l’annonce par le service de renseignement des Forces de sécurité intérieur (FSI) que des suspects de Jabal Mohsen seraient derrière le double attentat à la voiture piégée du 23 août, qui a fait 50 morts et des centaines de blessés.
Selon des informations distillées par les médias, le dénommé Hayan Ramadan aurait dirigé une cellule de 5 membres, qui aurait perpétré ce carnage. L’un des suspects, Youssef Diab, 17 ans, a été arrêté par les FSI. Son arrestation, intervenue au terme de deux semaines de filature, a provoqué une flambée de violence à Tripoli entre les habitants de Jabal Mohsen et ceux de Bab el-Tebbané.
Le scénario diffusé par certains médias libanais rapporte que les suspects ont acheminé les voitures piégées de Syrie et travaillaient pour le compte des services de renseignements syriens.
L’arrestation de Youssef Diab a été saluée par les députés de Tripoli, les personnalités proches du 14-Mars et le mufti de la ville, Malek al-Chaar. Les parlementaires ont même exigé la convocation de l’ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdel Karim Ali, pour «lui transmettre une lettre de protestation, en vue de l’expulser une fois que la justice se sera prononcée».
Le chef du Parti démocratique arabe (PDL), Rifaat Eid, a donné une conférence de presse, lundi, pour rejeter les accusations portées contre des habitants de Jabal Mohsen dans le double attentat. «Ceux qui ont commis les attentats de Tripoli visaient à semer la discorde», a déclaré M. Eid. «Nous attendons la décision de justice avant de prendre position. Nous acceptons les décisions de la justice libanaise», a-t-il ajouté, appelant le ministre de l’Intérieur à dissoudre son parti s’il est reconnu coupable par la justice.
«Si le PDL est reconnu coupable par la justice, que le ministre de l'Intérieur nous emprisonne tous. Mais si Youssef Diab est innocenté, il faudra alors dissoudre les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure», a-t-il dit.
«Ne médiatisons pas cette affaire, c'est un message que j'adresse en premier lieu à Saad Hariri. Retirons cette affaire de la rue et des médias, que la justice s’en occupe», a souligné Rifaat Eid, qui a accusé l’Arabie saoudite de se tenir derrière ces accusations afin de mettre en cause le Hezbollah et le régime syrien.
Cette nouvelle affaire intervient alors que la dernière touche était mise au plan de sécurité pour la ville de Tripoli. S’il est mis en oeuvre, ce plan aurait soustraie une fois pour toute la ville à la loi des milices, qui y sévissent depuis près de deux ans.
Dans ce contexte, le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, a souligné que le plan de sécurité pour Tripoli demeure le seul choix possible.
Source:Mediarama