28-11-2024 07:50 PM Jerusalem Timing

L’Iran acceptera des visites surprises de ses sites nucléaires à terme

L’Iran acceptera des visites surprises de ses sites nucléaires à terme

Le droit à l’enrichissement d’uranium est une "ligne rouge", mais se dit prêt à discuter "du niveau, de la forme et de la quantité de l’enrichissement".

L'application du protocole additionnel par l'Iran prévoyant des inspections surprises de ses sites nucléaires est prévue dans l'étape finale de son plan présenté à Genève, a affirmé mercredi le chef des négociateurs nucléaires iraniens, Abbas Araghchi, rectifiant une précédente déclaration.
  
Ces propos ont été tenus à Genève où s'achève mercredi la deuxième journée de négociations sur le programme nucléaire iranien controversé, constituant un test de la crédibilité du changement proclamé par la nouvelle présidence iranienne.
  
"Ces questions ne sont pas prévues dans la première étape de notre plan mais font partie de la dernière étape", a affirmé M. Araghchi, cité par l'agence Irna, en référence au plan présenté mardi par l'Iran au groupe 5+1 (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Chine, France et Allemagne).
 
 M. Araghchi était interrogé par des journalistes iraniens pour savoir si l'application du Protocole additionnel du Traité de non-prolifération (TNP) et la question du niveau d'enrichissement d'uranium faisaient partie de l'offre iranienne.
  
Mardi, il avait pourtant affirmé que le protocole additionnel ne faisait "pas partie" du plan iranien.
  
M. Araghchi avait expliqué plus tôt que le plan proposé aux grandes puissances comprenait deux phases essentielles. Une première phase, qui doit durer six mois, permettra de "rétablir la confiance mutuelle" et une phase finale où l'Iran applique des mesures de vérifications de l'AIEA pour faire la "transparence" sur son programme nucléaire contre la levée des sanctions internationales.
  
Le protocole additionnel permet des inspections renforcées et inopinées des installations nucléaires par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et oblige un pays à communiquer des renseignements sur toutes les opérations du cycle du combustible nucléaire.
  
L'Iran n'est jusqu'à présent tenu de notifier l'existence d'un site nucléaire que trois mois avant introduction de matériel fissile dans l'installation.
  
L'application du Protocole additionnel était l'une des demandes du secrétaire d'Etat américain John Kerry à l'Iran pour montrer sa bonne volonté dans les négociations. Les résolution de l'AIEA et du Conseil de sécurité de l'ONU exigent aussi que l'Iran signe et applique ce protocole additionnel.
  
L'Iran, signataire du TNP, a appliqué de manière volontaire le Protocole additionnel entre 2003 et 2005 avant de cesser de le faire quand le dossier nucléaire iranien a été envoyé au Conseil de sécurité de l'ONU.
  
Le niveau d'enrichissement est aussi une des questions centrales des discussions entre l'Iran et le 5+1, qui demandent à l'Iran d'arrêter l'enrichissement à 20%.
 
 Téhéran affirme que le droit à l'enrichissement d'uranium est une "ligne rouge", mais se dit prêt à discuter "du niveau, de la forme et de la quantité de l'enrichissement".
 

Toutefois selon une source proche de la délégation iranienne l'Iran serait prêt à envisager une suspension temporaire de l'enrichissement d'uranium à 20% en échange d'une levée des sanctions unilatérales des Etats-Unis et de l'Union européenne.

"Il est important pour le processus de négociations qu'il y ait une atmosphère de confiance entre les parties. L'Iran pourrait examiner la question de la suspension de l'enrichissement d'uranium à 20% en échange de la levée des sanctions frappant la République islamique, mais uniquement de façon temporaire. Cette question est évoquée avec nos adversaires lors des négociations. Cependant, on n'envisage pas de renoncer à l'enrichissement", a indiqué la source avant le début de la deuxième journée des négociations à Genève.


La première journée des négociations s'est achevée sur fond d'optimisme prudent.