"Selon des sources diplomatiques, cité par le quotidien libanais pro-14 mars, la formation du nouveau Cabinet relève d’une mission impossible à cause de la position de l’Arabie saoudite"
Le secretaire général adjoint du Hezbollah cheikh Naim Qassem a accusé le bloc du 14 Mars de paralyser le pays.
“Le 14-Mars devrait tirer les leçons de l’expérience passée et de la façon dont il a fait perdre aupays sept mois en empêchant la formation d’un nouveau gouvernement. En paralysant le pays, le 14-Mars empêche l’autre camp de gouverner pleinement, mais il ne gouverne pas, lui, pour autant. Alors que s’il accepte un gouvernement d’entente, il pourra partager à égalité le pouvoir avec les autres et participer équitablement aux décisions".
Et de poursuivre: " Ce camp veut ce qu’il ne peut avoir et rejette la seule possibilité de solution, par le biais de la participation. Il veut la totalité du pouvoir, mais il doit comprendre que son rêve d’un gouvernement qu’il contrôle entièrement est irréalisable. Et s’il continue à paralyser le pays, l’échéance présidentielle arrivera et ce sera le gouvernement chargé des affaires courantes qui supervisera cette période".
Par ailleurs, selon des sources diplomatiques, cité par le quotidien libanais pro-14 mars, "des démarches ont été entreprises discrètement par une grande puissance, parl’intermédiaire de son ambassadeur en poste au Liban, dans le but d’aplanir les obstacles empêchant la formation du gouvernement, mais elles ont échoué".
Ces sources ont révélé que "l’ambassadeur concerné a reconnu que la mission qui lui a été confiée était extrêmement difficile et délicate, sachant qu’il est un bon connaisseur de la politique libanaise et qu’il entretient des relations avec plusieurs dirigeants libanais. Malgré cela, il n’a pas réussi à les convaincre à abandonner leurs exigences en vue de faciliter la mise en place du nouveau gouvernement".
Le diplomate a souligné que la poursuite du vide au niveau gouvernemental serait préjudiciable au Liban, affirmant que son pays craint que ceci n’ait un effet de contagion sur la présidence de la République.
Il a souligné qu’il ne faut pas établir une comparaison entre un éventuel vide à la tête de la première magistrature et celui survenu à la fin du mandat de l’ancien président Emile Lahoud, la conjoncture actuelle étant complètement différente de celle qui prévalait à l’époque, avec la présence d’un million de réfugiés syriens au Liban.
Selon les mêmes sources diplomatiques, l’ambassadeur a estimé que "la mission du Premier ministre désigné, Tammam Salam, s’avère impossible, en raison de l’absenced’un arbitre capable de concilier les revendications contradictoires des uns et des autres, d’autant que chaque parti campe sur ses positions. Les forces politiques exigent un nombre déterminé de ministère, refusent le principe de la rotation des portefeuilles, et reprennent le refrain du tiers de blocage".
Selon les mêmes sources, la deuxième raison qui a porté l’ambassadeur à considérer que la formation du nouveau Cabinet relève d’une mission impossible serait la position de l’Arabie saoudite, qui n’approuve pas la mise en place d’un gouvernement, les formules qui ont avancées jusqu’à présent n’ayant pas plu aux dirigeants du royaume".
Le secrétaire général adjoint aux affaires politiques des Nations unies, Jeffrey Feltman, est monté au créneau, critiquant Riyad qui «n’assouplit pas sa position en faveur de la naissance d’un nouveau gouvernement et qui éprouve une animosité à l’égard du président Sleiman», dont la visite à Riyad a été annulée 78 heures avant la date prévue, «sans aucune justification convaincante».