07-11-2024 06:09 PM Jerusalem Timing

Exercices des armées des pays de l’Est et de l’OTAN : enjeux géopolitiques

Exercices des armées des pays de l’Est et de l’OTAN : enjeux géopolitiques

« D’après le scénario des manœuvres qui se dérouleront en Pologne, les militaires devront repousser l’agression d’un Etat voisin conformément à l’article 5 de l’Accord : la défense d’un allié attaqué"...


L’UE et l’OTAN ont intensifié leurs activités militaires en prévision du sommet du Partenariat de l’Est fixé à fin novembre. Les chefs de gouvernement des pays du Groupe de Vychegrad (Pologne, Hongrie, Tchéquie et Slovaquie) ont réaffirmé à Budapest leur intention de former une unité armée qui doit faire partie intégrante des forces de l’UE.

Qui plus est, le portail EU observer a rappelé qu’il était prévu d’engager en novembre les manœuvres des pays de l’OTAN « Steadfast Jazz » sur le territoire de la Pologne et des pays Baltes. Les militaires s’entraîneront à réagir conjointement à l’éventuelle agression de la part d’un « Etat voisin ». Il est écrit, en particulier, dans le commentaire intitulé Les jeux militaires de l’OTAN dans le contexte des relations compliquées entre l’UE et la Russie : « L’alliance déploie des exercices militaires d’envergure aux frontières russes quelques jours avant le sommet de Vilnius lors duquel l’UE entend enlever aux anciens Soviets leur perle essentielle : l’Ukraine ». Est évoquée l’intention de signer à Vilnius un Accord sur la participation associée et une zone de libre échange entre l’UE et l’Ukraine. Bruxelles entend signer de tels documents avec la Moldavie et l’Azerbaïdjan.

L’Ukraine, invitée par la Russie à adhérer à l’Union douanière, gagnera ou perdra-t-elle de la signature du document susmentionné ? Pour le moment il est difficile de répondre à cette question.

Les débats sur les « groupes à réaction rapide » (Battle Groups) se déroulent depuis plusieurs années au sein de l’UE mais l’OTAN accomplit des missions militaires réelles dans les points chauds de la planète. Les pays membres du groupe de Vychegrad se préparent à un jeu étrange. Le rédacteur en chef du journal Nezavissimaya Gazeta Victor Litovkine met en doute leur scénario :

« D’après le scénario des manœuvres qui se dérouleront en Pologne, les militaires devront repousser l’agression d’un Etat voisin conformément à l’article 5 de l’Accord : la défense d’un allié attaqué. Cette façon de poser la question est provocatrice. Or, lorsque nous luttons ensemble contre le terrorisme, ce n’est pas une provocation. »

Dr Margarete Klein de la Fondation allemande Science et politique a signalé lors d'un entretien avec notre correspondant l’importance de la confiance mutuelle entre l’Occident et la Russie.

« Le manque de confiance réciproque est le mal essentiel dans les relations. La Russie a proposé à l’époque de conclure un accord sur la sécurité européenne mais l’Occident ne l’a pas pris au sérieux. Le dialogue est toujours nécessaire. Tant qu’on ne réussira pas à obtenir un consensus sur les problèmes principaux, le partenariat demeurera fragile. »

Le recrutement de mini-armées en Europe ne recèle pas de menace tant qu'il n’est pas accompagné d'exercices de guerre réelle contre un « voisin agressif ».