27-11-2024 04:22 PM Jerusalem Timing

Moscou signe avec l’Angola des contrats militaires pour un milliard de dollars

Moscou signe avec l’Angola des contrats militaires pour un milliard de dollars

Il s’agirait d’abord de la livraison de 18 chasseurs Su-30K dont le montant -comprenant la maintenance et l’armement - représente la moitié des contrats.


Des contrats militaires pour un milliard de dollars ont été signés avec l'Angola lors de la visite du vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine à Louanda la semaine dernière, ont annoncé une source proche de la direction de Rosoboronexport et un haut fonctionnaire proche du ministère russe de la Défense, écrit mercredi le quotidien Vedomosti.

Selon le porte-parole de Rosoboronexport, il s’agirait d’abord de la livraison de 18 chasseurs Su-30K dont le montant -comprenant la maintenance et l'armement - représente la moitié des contrats. Ces derniers concernent aussi la livraison de pièces de rechange pour les armements d'origine soviétique, des armes légères et d'infanterie, des munitions, des chars, des canons d'artillerie et des hélicoptères de transport Mi-17. Enfin, les parties ont convenu de construire en Angola une usine pour fabriquer des cartouches. Les chasseurs Su-30K sont d’anciens appareils indiens livrés à la fin des années 1990 de manière provisoire, en attendant l'élaboration des Su-30MKI, plus sophistiqués. Ils avaient été retournés en 2007 et stationnés à l'usine de maintenance de Baranovitchi, en Biélorussie, avant d’être proposés à la vente au Soudan et au Vietnam, déclare la source proche de Rosoboronexport.


Mikhaïl Marguelov, représentant du président pour la coopération avec les pays d'Afrique, n'a pas confirmé la somme exacte des contrats mais assure qu’il ne faut pas être surpris par l'annonce d'un montant aussi important : les échanges commerciaux entre les deux pays sont élevés et pas seulement dans le secteur militaro-technique, bien que la Russie n'occupe pas une place importante dans les échanges commerciaux de l'Angola. Côté exportations, les premiers importateurs du pétrole angolais sont les Etats-Unis – 44% - suivis de la Chine avec 19%. Quant aux importations, la première place revient au Portugal (15%) suivi de l'Afrique du Sud (12%), déclare Mikhaïl Marguelov. D'après lui, il est possible d'augmenter aujourd’hui les échanges bilatéraux grâce à l'expansion de la coopération militaire, spatiale, bancaire et l'extraction de diamants.

L'Angola est l'un des avant-postes de la Russie en Afrique : les deux pays font front uni dans les organisations internationales et leurs positions sur les questions internationales sont proches ou identiques. Luanda soutient notamment Moscou sur la question syrienne, rappelle Mikhaïl Marguelov.

Le partenariat russo-angolais repose sur des liens politiques étroits établis à l'époque où l’URSS avait soutenu le mouvement de libération en Angola par l'URSS, et une coopération militaro-technique de longue date. La coopération politique reste pour l’instant plus importante que les échanges économiques, annonce une analyse publiée par l'Institut sud-africain des affaires internationales : la Russie est le seul pays des Brics à ne pas faire partie du top-10 des partenaires commerciaux de l'Angola et se place seulement en 27ème position. Pourquoi ? Les économies des deux pays ne se complètent pas : chacun exporte des hydrocarbures, les marchandises angolaises ne représentent aucun intérêt pour la Russie et les équipements russes coûtent trop cher.

Dans ce contexte il est préférable d'opter pour la Chine, déclare Vladimir Choubine, expert à l'Institut de l'Afrique à l'Académie des sciences de Russie et coauteur de l'étude.

Moscou poursuit également la formation des officiers angolais : en 2012 plus de 500 Angolais ont été formés dans les écoles militaires russes, dit-il, mais parmi les fournisseurs d'armes du pays on constate une activité accrue du Brésil et de la Chine ces dernières années.