En parallèle du retour des neuf otages libanais, les deux pilotes turcs de la compagnie Turkish Airlines, Murat Akpinar et Murat Agca, ont atterri à l’aéroport d’Istanbul..
Neuf pèlerins chiites libanais, enlevés l'année dernière en Syrie par des rebelles, ont été libérés et ont regagné leur pays dans la nuit de samedi 19 octobre, dans le cadre d'un accord d'échange qui a permis en contrepartie la libération de deux pilotes turcs enlevés à Beyrouth.
L'enlèvement de ces neuf Libanais avait provoqué des manifestations au Liban, pays voisin de la Syrie en guerre, mais aussi le rapt des deux pilotes turcs et des menaces à l'encontre des citoyens des monarchies du golfe Persique et de la Turquie, qui soutiennent la rébellion contre l'Etat syrien. L'accord d'échange prévoit aussi la libération par le régime Assad de quelque 200 Syriennes, une exigence des ravisseurs des neuf Libanais chiites, selon des sources proches des négociations. Mais on ignore encore si ces détenues avaient été effectivement libérées.
Les neuf hommes relâchés vendredi ont été transférés en Turquie, puis raccompagnés au Liban par le chef de la sûreté générale à bord d'un avion aux couleurs du Qatar. L'appareil a atterri dans la soirée à l'aéroport international de Beyrouth, où les attendaient un grand nombre d'officiels libanais et des membres de leurs familles, qui ont éclaté en sanglots et couru à leur rencontre en les voyant arriver.
Les neuf otages avaient été enlevés en mai 2012 dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, alors qu'ils revenaient d'un pèlerinage en Iran.
DEUX PILOTES TURCS LIBÉRÉS
En parallèle du retour des neuf otages libanais, les deux pilotes turcs de la compagnie Turkish Airlines, Murat Akpinar et Murat Agca, ont atterri dans la soirée à l'aéroport d'Istanbul, accueillis par le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le maire de la ville et leurs familles. Les deux hommes avaient quitté Beyrouth en début de soirée à bord d'un avion qatari.
A leur arrivée à Istanbul, Murat Akpinar et Murat Agca, détenus pendant deux mois au Liban, ont raconté un "premier mois très difficile". "Nous avons été déplacés huit fois, à chaque fois c'était comme un nouvel enlèvement", a déclaré M. Akpinar. "Nous avions décidé d'avoir de bonnes relations avec nos ravisseurs", a également expliqué le pilote, avant de remercier les autorités turques. "Nous savions qu'elles ne nous abandonneraient pas", a-t-il lancé.
Les deux pilotes ont été enlevés le 9 août à Beyrouth par un groupe jusqu'alors inconnu, qui avait expliqué avoir pris ces hommes en otage pour contraindre Ankara à faire pression sur les ravisseurs qui retenaient les neuf otages libanais. La Turquie soutient en effet les rebelles qui combattent depuis plus de deux ans et demi le pouvoir syrien.