Mais la décision finale n’a pas encore été prise
Le Premier ministre turc a justifié mercredi le choix d'une compagnie chinoise pour équiper la Turquie de missiles à longue portée, une décision qui a irrité les Etats-Unis et l'Otan, tout en affirmant qu'une décision finale sera prochainement annoncée.
"Pour l'instant, la Chine offre les meilleures conditions", a indiqué Recep Tayyip Erdogan devant la presse à Ankara, précisant que la compagnie chinoise s'engageait à une production commune avec la Turquie, pays membre de l'Otan, une condition sine qua non pour son pays.
M. Erdogan a expliqué que les autorités chinoises et turques étaient actuellement en discussions étroites pour la signature d'un éventuel contrat qui scellera ce projet estimé à 3 milliards de dollars.
Il a cependant tenu à préciser qu'une commission constituée de lui-même, du chef d'état-major et du ministre de la Défense prendra une "décision finale" à une date encore indéterminée pour concrétiser tout accord.
Le mois dernier, les autorités turques ont annoncé l'ouverture de négociations avec China Precision Machinery Import-Export Corporation (CPMIEC), entreprise nationale qui fabrique le missile Hongqui (ou HQ-9 SAM). Ankara avait lancé un appel d'offres en 2009, pour un marché de 12 batteries.
La Turquie envisage à la fois de renforcer sa protection contre des attaques aériennes ou de missiles, de diversifier ses fournitures d'équipements et de trouver des partenaires en vue de la coproduction d'armements.
Outre CPMIEC, trois autres firmes s'étaient portées candidates pour le marché: la russe Rosoboronexport, le duo américain Lockheed Martin-Raytheon et l'alliance européenne Eurosam. La firme chinoise aurait offert un transfert complet de sa technologie.
Mais elle est aussi frappée par des sanctions pour avoir livré des armes à l'Iran et la Syrie, pays sous embargo.
Le Pentagone s'est dit préoccupé par le choix d'Ankara, et l'Otan a évoqué de possibles problèmes de compatibilité avec les systèmes et radars utilisés par les alliés.
M. Erdogan a balayé les critiques de l'Otan, soulignant que "des pays membres ont toujours dans leur inventaire (d'armement) du matériel et des armes russes".
Il a souligné que "personne n'a le droit d'intervenir dans les décisions indépendantes" de la Turquie.
Ankara avait déjà défendu le choix de la Chine par le prix qu'elle a proposé, largement inférieur, selon la presse, aux autres pays en lice.