Berlin convoque l’ambassadeur américain.
La Commission européenne a estimé jeudi après les dernières révélations sur l'espionnage américain en Europe qu'il était temps d'agir pour donner à l'Union européenne une voix "forte et unie" face aux Américains.
"La protection des données doit s'appliquer aux mails des citoyens comme au téléphone portable d'Angela Merkel", a estimé la commissaire européenne chargée de la Justice, Viviane Reding, citée par sa porte-parole.
"Maintenant, il ne s'agit plus seulement de faire des déclarations, il faut agir au sommet" européen, a-t-elle ajouté en référence à son projet de loi sur la protection des données, qui est bloqué depuis des mois en raisons de divergences entre les Etats membres.
"Cela permettrait à l'UE de négocier avec les Etats-Unis pour donner à l'UE une voix forte et unie", a-t-elle ajouté.
Berlin convoque l’ambassadeur américain
Peu auparavant, le ministre allemand des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur américain jeudi après-midi pour qu'il s'explique sur les informations laissant entendre que les services secrets américains ont espionné le téléphone de la chancelière Angela Merkel, a-t-on appris auprès du ministère.
"Il est exact que l'ambassadeur américain a été convoqué cet après-midi pour un entretien avec le ministre des Affaires étrangères (Guido) Westerwelle.
A cette occasion, la position du gouvernement allemand lui sera clairement exposée", a indiqué une porte-parole, confirmant des informations du site internet de Der Spiegel.
Angela Merkel a téléphoné au président Barack Obama mercredi pour demander des explications après des informations selon lesquelles son téléphone portable serait espionné par les services secrets américains.
M. Obama lui aurait assuré que les Etats-Unis ne surveillaient pas et ne surveilleraient pas ses communications. Mme Merkel a souligné que si cet espionnage était confirmé, elle le jugerait "totalement inacceptable" et porterait un "coup sérieux à la confiance" entre les deux pays amis.
Ces informations ont provoqué de vives réactions en Allemagne, l'un des plus fidèles alliés des Etats-Unis, d'autant que la chancelière s'était montrée très compréhensive à l'égard des activités de surveillance de la NSA à l'étranger, depuis le début des révélations sur ce sujet par un ancien consultant, Edward Snowden.
Le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière a jugé jeudi matin que si ces informations étaient exactes, "ce serait vraiment grave".
"Cela fait des années que je pars du principe que mon portable est sur écoute. Mais en tout cas je n'aurais jamais cru que ce serait par les Etats-Unis", a-t-il ajouté à la télévision publique allemande.
"Les Américains sont et restent nos meilleurs amis, mais ça, ça ne va pas du tout", a-t-il poursuivi, appelant les Etats-Unis à "mettre immédiatement fin" à ces pratiques, si elles se confirmaient.