C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur US à Ankara.
Les Etats-Unis sont "sérieusement préoccupés" par la décision de la Turquie, pays membre de l'OTAN, d'acquérir des missiles antiaériens à longue portée de fabrication chinoise, a indiqué jeudi leur ambassadeur à Ankara, Francis Ricciardone.
"Nous sommes sérieusement préoccupés par cet accord annoncé entre la Turquie et cette entreprise chinoise frappée de sanctions", a déclaré M. Ricciardone lors d'une rencontre avec des journalistes.
"C'est une décision commerciale (...), la Turquie est souveraine pour prendre ses propres décisions en matière d'acquisition de matériels militaires", a-t-il dit. "Il n'y a pas de désaccords entre nous mais nous sommes très préoccupés par ce que cela implique pour le système de défense aérienne allié".
Le mois dernier, les autorités turques ont annoncé l'ouverture de négociations avec China Precision Machinery Import-Export Corporation (CPMIEC) pour l'acquisition de missiles sol-air Hongqui (ou HQ-9 SAM).
Ankara avait lancé un appel d'offres en 2009 pour un marché de 12 batteries de ces missiles, un contrat estimé à 4 milliards de dollars.
La préférence accordée par les Turcs à cette entreprise nationale chinoise, qui fait l'objet de sanctions américaines pour avoir livré des armes à l'Iran et à la Syrie en dépit d'un embargo, a irrité ses alliés de l'OTAN, Etats-Unis en tête.
M. Ricciardone a précisé jeudi que des contacts étaient en cours entre Washington et Ankara au niveau des experts.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a balayé mercredi les critiques en soulignant que "personne n'a le droit d'intervenir dans les décisions indépendantes" de la Turquie. Il a néanmoins précisé qu'aucune décision finale n'avait encore été prise.
Ankara a justifié son choix de retenir la Chine plutôt que ses concurrents américain Raytheon, russe Rosoboronexport et franco-italien Eurosam par des raisons de prix et de transfert de technologie.