Plus divisée que jamais, l’opposition armée reporte de nouveau la date de sa décision de participer à Genève II.

L'armée syrienne loyaliste a repris jeudi aux insurgés une localité au sud-est de Damas, dans son offensive pour séparer le sud de la capitale d'une banlieue rebelle, a affirmé une source militaire.
  

Cette source a indiqué à l'AFP que les "combats avaient commencé mercredi et le travail avait été totalement achevé jeudi. Nous avons expulsé les hommes armés et pris le contrôle de Hteitit al-Turkman", près de la Ghouta orientale, bastion de la rébellion.
   "Il s'agissait d'un centre important pour les terroristes, car ils s'y rassemblaient et possédaient un centre de commandement. L'armée a également repris des sites militaires qui s'y trouvaient", a ajouté cette source.
   Selon ce responsable, "l'opération vise à resserrer l'étau autour des terroristes dans la Ghouta et cela s'inscrit dans notre politique visant à rogner les territoires tenus par les terroristes et à prendre le contrôle de la Ghouta orientale".
  
   "La localité est aussi un point de passage entre les Ghouta orientale et occidentale. L'opération vise à couper les lignes d'approvisionnement et de soutien que les terroristes utilisent jusqu'à la frontière jordanienne", a précisé la source militaire.
  
La télévision officielle a montré un de ses journalistes intervenant à partir de cette localité, située à une quinzaine de km au sud-est de Damas.
  

La prise de cette ville intervient après la prise de contrôle les 11 et 16 octobre, de trois localités situées dans le même secteur.
  

De nouveaux tirs au mortier se sont par ailleurs abattus sur Jaramana, une localité pro-régime druzo-chrétienne, située également dans la banlieue sud-est de Damas.

Voiture piégée dans un quartier alaouite

Dans le sud de Homs, un attentat à la voiture piégée a causé jeudi la mort d'une personne alors que 43 autres ont été blessées, a indiqué la télévision officielle syrienne.
   "Un attentat terroriste à la voiture piégée au rond-point al-Nouzha à Homs a fait un martyr et 43 blessés, dont des femmes et des enfants", a indiqué la télévision.
   Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), il s'agit d'un quartier majoritairement alaouite, la confession à laquelle appartient le chef de l'Etat, Bachar al-Assad.
   La majorité de la ville de Homs, au centre du pays, est contrôlée par les forces gouvernementales tandis que les insurgés sont retranchés dans le centre de la ville.
  

Nouveau report pour décider la participation à Genève-2
   
 La Coalition de l'opposition syrienne, profondément divisée, a repoussé au 9 novembre sa décision de participer à la conférence de paix dite de Genève-2, a indiqué jeudi à l'AFP un de ses membres Samir Nashar.
   
  
Prévue initialement le 22 octobre, elle avait été reportée en raison de la tenue de la réunion à Londres du groupe des pays "Amis de la Syrie". Elle devait se tenir tout début novembre, mais a été à nouveau remise au 9 novembre.
"Il y a un effort international et notamment américain pour convaincre la Coalition de participer à Genève-2. Le sentiment général au sein de la coalition était jusqu'à présent plutôt une opposition à la participation à la Conférence et le refus de participer du Conseil national syrien (CNS) a suscité beaucoup de réactions tant au niveau régional qu'international", a indiqué M. Nashar.
  
Le CNS avait annoncé sa décision le 13 octobre.
   "Les puissances internationales essaient de réunir à Genève le plus grand nombre d'opposants. Reporter la réunion jusqu'au 9 novembre vise à donner plus de temps à la discussion et à favoriser les tentatives pour faire changer d'avis ceux qui s'opposent à la réunion internationale", a-t-il ajouté.
  
Le président de la Coalition de l'opposition syrienne Ahmad Jarba a prévenu la semaine dernière qu'il n'y aurait "pas de négociations" sans garantie que Genève-2 serve à assurer "une transition de tous les pouvoirs avec toutes ses institutions (...) et le départ du tueur" Assad.
  
Selon M. Nashar, "la délégation du ministère américain des Affaires étrangères est à Istanbul et y restera jusqu'à la réunion de l'Assemblée générale pour être en contact avec toutes les forces présentes et les convaincre" de venir à Genève.
  
L'ambassadeur américain pour la Syrie Robert Ford a rencontré plusieurs dirigeants de l'opposition syrienne à Istanbul pour tenter de les convaincre de participer à la conférence de paix Genève-2, a annoncé le département d'Etat mercredi.