Béchara Raï celui de Tamim Ben Hamad.

L’affaire des deux évêques, grec-orthodoxe et syriaque-orthodoxe, d’Alep, enlevés par des extrémistes en Syrie en mai dernier, revient sur le devant de la scène, après les démarches effectuées par le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, en Syrie et au Qatar.

Selon des informations rapportées par la presse libanaise, le général Ibrahim, reçu hier pendant une heure par le président syrien, Bachar al-Assad, a obtenu des assurances que Damas ferait tout ce qui est nécessaire pour faciliter sa tâche dans le but d’obtenir la libération des deux prélats.

Le quotidien As Safir indique dans ce cadre que «le général Ibrahim a demandé au président Assad des gestes bien précis susceptibles de donner un push aux négociations (…) et le chef de l’Etat syrien a immédiatement donné ses instructions aux services compétents pour offrir toute l’aide nécessaire dans ce dossier».

Depuis leur enlèvement par des extrémistes tchétchènes combattants dans les rangs de la rébellion syrienne, alors qu’ils venaient tout juste de passer la frontière turco-syrienne, les deux évêques n’ont plus donné aucun signe de vie. Mais selon des informations récentes, ils seraient en bonne santé.

As Safir ajoute que M. Ibrahim pourrait intensifier ses contacts dans la période à venir avec plusieurs parties régionales pour relancer le dossier des deux prélats.

Il pourrait très prochainement se rendre au Qatar pour solliciter sa médiation auprès des rebelles syriennes et, éventuellement, il pourrait visiter Istanbul.

Dans un entretien à As Safir, le général Ibrahim a rejeté les critiques que lui a adressées le 14-Mars en raison d’une présumée rencontre qu’il aurait eu avec le chef de la Sécurité nationale syrienne, le général Ali Mamlouk, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt au Liban.

«Je ne polémiquerais avec personne, a-t-il dit. Mais il est regrettable que certains basent leurs prises de positions sur des informations de presse. Personne ne sait quelles personnalités sécuritaires je rencontre en Syrie. De toute façon, je travaille conformément aux instructions du pouvoir politique que je tiens au courant de toutes mes démarches».

Signe que l’affaire des deux évêques est sur la bonne voie, elle a été évoquée, hier, au cours d’un entretien à Doha entre le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani.

Selon L’Orient-Le Jour, «l’entretien entre le patriarche maronite et l’émir du Qatar ne s’est pas limité au seul dossier des deux évêques détenus en Syrie.

Il a porté d’une manière générale sur la situation des chrétiens d’Orient». «Cheikh Tamim (…) s’est engagé à oeuvrer en vue de faciliter la libération des deux évêques orthodoxes. Le cardinal Raï avait d’ailleurs demandé expressément à l’émir de contribuer au dénouement de l’affaire des deux évêques.»

Toujours sur le plan de l’échange d’otages, les autorités syriennes ont libéré mercredi deux détenues dans leurs prisons, ce qui porte à 16 le nombre de prisonnière libérées depuis lundi.

Le général Ibrahim a précisé, dans ce contexte, que les autorités syriennes avaient parfaitement rempli leurs engagements stipulés dans l’accord d’échange qui a abouti à la libération des neuf otages libanais en Syrie et des deux pilotes turcs enlevés au Liban le 9 août.