23-11-2024 03:27 AM Jerusalem Timing

Scandale d’espionnage : les USA ressortent leur tactique de la Guerre froide

Scandale d’espionnage : les USA ressortent leur tactique de la Guerre froide

Il est évident que certaines forces américaines "lâchent les chiens" sur la Russie pour détourner l’attention du public de l’activité illégale des renseignements américains à l’étranger.

Scandale : la NSA américaine a espionné présidents, hommes d'affaires et politiciens des pays alliés stratégiques de Washington. Pour se défendre, les renseignements américains ripostent comme pendant la Guerre froide, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Iouri Zaïtsev, chef du département américain de Rossotroudnitchestvo (Agence fédérale pour la CEI, la diaspora russe à l'étranger ainsi que la coopération culturelle et en sciences humaines), est la nouvelle "victime" publique de la presse américaine. Se référant à des sources anonymes du FBI, deux revues ont publié des "faits" qui prouveraient que Zaïtsev participe à l'activité des renseignements russes aux USA. Cependant, après une analyse impartiale, les arguments cités montrent que le diplomate russe n'a pas commis d'actes sortant du cadre légal.

D'après ces sources du FBI, Zaïtsev aurait organisé des voyages en Russie pour environ 25 personnes, dont des politologues et étudiants d'université américaines. La Russie avait pris en charge les billets pour les invités, la nourriture et l'hébergement, "parfois dans des hôtels de luxe" selon les revues. Lors de leurs déplacements ces personnes avaient rencontré des hauts fonctionnaires de Moscou et de Saint-Pétersbourg, ainsi qu'un haut dirigeant du parti Russie unie. Quant à Zaïtsev, le Washington Post affirme qu'il aurait constitué des "dossiers" sur certains participants à ces déplacements.

En s'appuyant sur les accusations portées contre Zaïtsev on pourrait facilement retourner la pareille à l'ambassade américaine à Moscou. Et pas seulement : pratiquement toutes les missions diplomatiques européennes pratiquent ce genre d'échanges, envoyant régulièrement des journalistes, politiciens et membres d’organisations humanitaires russes en tournée de presse pour mieux connaître la situation dans leur pays.

L'auteur de ces lignes avait ainsi profité d'un programme culturel similaire il y a quelques années pour se rendre à la base navale de l'Otan à Naples et rencontrer les dirigeants des représentations des pays alliés des USA au siège de l'Alliance à Bruxelles. L'ambassade américaine à Moscou avait également pris en charge tous les frais des journalistes russes et leur avait proposé de poser toutes les questions nécessaires pendant le déplacement. Beaucoup d'ambassades à Moscou proposent ce type de programmes en direction des Russes. Mais la Russie ne juge pas illégales ces activités, alors même que les participants à ces programmes d'échange rencontrent des politiciens, des hommes d'affaires et des membres du gouvernement qui veulent donner l’image la plus complète possible de leur pays, de son système politique, économique, etc.

Il est évident que certaines forces américaines "lâchent les chiens" sur la Russie pour détourner l'attention du public de l'activité illégale des renseignements américains à l'étranger. Comment, sinon, pourrait-on expliquer une fuite aussi grave du FBI, toujours très discret dans ses enquêtes, avertissant le diplomate russe qu'on rassemblait des informations compromettantes contre lui ?

Autre fait révélateur dans cette affaire des "dossiers" de Zaïtsev : avant la majeure partie des tournées de presse, les pays qui vont accueillir des journalistes russes demandent de fournir des dossiers personnels détaillés pour une meilleure organisation du programme - selon les organisateurs. Et l'ambassade des USA ne fait pas exception…

Zaïtsev a qualifié ces communiqués de presse de "chasse aux sorcières". Le porte-parole de l'ambassade russe à Washington, Evgueni Khorichko, estime qu'il s'agit de créer artificiellement dans la société américaine une crainte de la Russie et d’éventuels contacts avec des Russes. Selon lui, ce genre de publications vise à torpiller la disposition des présidents russe et américain à élargir la communication directe entre les Russes et les Américains et à renforcer la confiance mutuelle.