Nombre d’entre eux ont rendu hommage à l’ex-consultant de la NSA, aujourd’hui réfugié en Russie, en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Thank you Edward Snowden".
"Stoppez l'espionnage de masse", "Débranchez Big Brother": quelques milliers de manifestants se sont rassemblés samedi à Washington pour exiger une nouvelle loi réformant les programmes de surveillance de la NSA, jugés attentatoires à la vie privée.
Douze ans jour pour jour après l'adoption du Patriot Act, voté dans la foulée du 11-Septembre pour élargir les compétences des services de renseignement dans le domaine de la surveillance des communications, quelque 4.500 personnes selon les organisateurs ont manifesté sous les fenêtres du Capitole, siège du Congrès américain, pour demander la fin de "l'espionnage américain" et des "mensonges".
Arborant des calicots turquoise sur lesquels on pouvait lire "Arrêtez de nous surveiller", les manifestants ont remis au Congrès une pétition signée sur internet par plus de 575.000 personnes et exigeant que les parlementaires "révèlent toute l'étendue des programmes d'espionnage de la NSA", chargée des interceptions des communications.
L'agence de sécurité nationale est sous le feu des critiques depuis cet été à la suite des révélations de son ancien consultant Edward Snowden sur les programmes de surveillance d'internet et des métadonnées téléphoniques de millions d'Américains ainsi que des ressortissants et dirigeants de pays alliés, dont la France et l'Allemagne.
"Ce ne sont pas seulement des Américains qui sont pris dans ce filet. Nous devons résister au nom du reste du monde également", a lancé depuis la tribune Craig Aaron, président de Free Press, l'un des organisateurs. Selon lui, "il ne s'agit pas d'une question de droite ou de gauche, mais de bien et de mal".
"Maintenant nous voulons des actes"
"Pour la première fois (depuis le début de cette polémique, ndlr), nous voyons les gens se rassembler pour défendre leur vie privée", se réjouit Trevor Timm, 28 ans, membre de l'Electronic Frontier Foundation (EFF), l'une des quelque 100 organisations rassemblée dans une coalition hétéroclite créée afin de faire pression sur le Congrès.
Face au scandale, le président Barack Obama a annoncé en août une série de mesures pour assurer plus de transparence dans les programmes de surveillance, notamment la collecte des métadonnées téléphoniques, celui qui choque le plus les Américains.
"Obama a dit beaucoup de choses, maintenant nous voulons voir des actes", prévient le jeune militant vêtu d'un T-Shirt sur lequel on peut lire: "Stop watching us" --"Arrêtez de nous surveiller". A quelques mètres de lui, un autre brandissait une pancarte figurant un ordinateur sur lequel était inscrit "Débranchez Big Brother".
De nouvelles auditions au Congrès sur les programmes de surveillance doivent avoir lieu dans les semaines à venir et plusieurs projets de loi sont en cours d'élaboration pour amender le système.
"Aujourd'hui, aucun appel téléphonique en Amérique n'est passé sans laisser une trace à la NSA. Aujourd'hui, aucune transaction sur internet n'entre ou ne sort d'Amérique sans passer par les mains de la NSA. Nos représentants au Congrès nous disent que ce n'est pas de la surveillance. Ils ont tort", a de son côté déclaré Edward Snowden dans un message adressé aux manifestants --majoritairement âgés d'une vingtaine d'années-- et publié dès jeudi sur internet.
Nombre d'entre eux ont rendu hommage à l'ex-consultant de la NSA, aujourd'hui réfugié en Russie, en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Thank you Edward Snowden".