Pour M. Brahimi, "ce qui menace la Syrie, ce n’est pas la partition du pays. Le vrai péril qui guette ce pays, c’est une sorte de somalisation. Plus durable et encore plus profonde que ce que nous avons pu voir en Somalie".
Le négociateur international Lakhadar Brahimi a estimé lundi à Damas que Bachar al-Assad pouvait utilement contribuer à la transition vers une "nouvelle Syrie" mais pas la diriger.
"Beaucoup de ceux qui sont autour de lui considèrent que sa candidature (pour un nouveau mandat présidentiel à la mi-2014) est un fait acquis. Lui estime que c'est son droit absolu (...). Il pense surtout à terminer son mandat", a-t-il affirmé dans une interview faite à Paris et publiée lundi sur le site de Jeune Afrique.
Cependant, "ce que l'Histoire nous apprend, c'est qu'après une crise comme celle-ci, on ne peut pas revenir en arrière. Le président Assad peut donc contribuer utilement à la transition entre la Syrie d'avant, qui est celle de son père et la sienne, et ce que j'appelle la nouvelle République de Syrie", a-t-il ajouté.
Cependant, depuis l'accord sur la destruction de l'arsenal chimique syrien, M. Assad "était un paria, il est devenu un partenaire, mais Bachar n'a jamais été désarçonné et (...) quoi que les gens disent, il n'a jamais douté, ni de son bon droit, ni de sa capacité à l'emporter", a constaté le diplomate algérien.
Arrivé lundi à Damas dans le cadre d'une tournée régionale pour préparer une conférence de paix, M. Brahimi s'est montré prudent sur la participation de l'opposition.
"Cette conférence est le début d'un processus. Nous espérons que l'opposition parviendra à se mettre d'accord sur une délégation crédible et représentative. Il ne faut pas se leurrer: tout le monde ne sera pas présent. En revanche, la suite de ce processus devra inclure le plus de monde possible", a-t-il fait valoir.
Pour M. Brahimi, un diplomate spécialiste des missions impossibles, "ce qui menace la Syrie, ce n'est pas la partition du pays. Le vrai péril qui guette ce pays, c'est une sorte de somalisation. Plus durable et encore plus profonde que ce que nous avons pu voir en Somalie".