Brahimi n’a pas été reçu jusqu’à présent par l’Arabie Saoudite.
Le président syrien Bachar al-Assad a insisté mercredi lors d'une brève rencontre à Damas avec l'émissaire international Lakhdar Brahimi sur le fait que le dernier mot, lors de la conférence de paix de Genève, devait revenir aux Syriens.
"Le peuple syrien est la seule partie à avoir le droit de décider de l'avenir de son pays. Toute solution ou accord doit avoir l'aval des Syriens et doit refléter leur volonté loin des ingérences extérieures", a-t-il dit à son interlocuteur, selon l'agence officielle Sana.
"La réussite de n'importe quelle solution politique passe par l'arrêt du soutien aux groupes terroristes, par une pression sur les pays qui facilitent le passage des terroristes, qui leur offrent argent, armes et soutien logistique", a-t-il ajouté.
Le président syrien qualifie de "terroristes" les insurgés et accuse l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ainsi que des pays occidentaux de fournir des armes et des fonds à ses ennemis.
M. Brahimi a de son côté souligné lors de l'entretien que "les efforts déployés en vue de la tenue de la conférence de Genève se concentrent sur la façon de permettre aux Syriens de se réunir et de se mettre d'accord le plus tôt possible sur une solution à la crise".
M. Brahimi, qui n'était pas venu depuis décembre 2012 à Damas en raison d'une brouille avec le chef de l'Etat, a été reçu mercredi pendant moins d'une heure seulement.
Brahimi n'a pas été reçu jusqu'à présent par l'Arabie Saoudite
L'émissaire, en tournée dans la région depuis le 19 octobre, devrait rencontrer jeudi des opposants de l'intérieur avant de se rendre vendredi à Beyrouth.
Il n'a pas été reçu jusqu'à présent par l'Arabie Saoudite, hostile à la conférence de paix de Genève, espérée pour fin novembre, car selon elle, elle donne la part belle aux autorités syriennes et permet à son ennemi, l'Iran, de participer aux discussions.
M. Brahimi a cependant exprimé l'espoir de voir l'Arabie saoudite y participer.
Sa porte-parole Khawla Matar a insisté sur le fait qu'il "apprécie le rôle du royaume saoudien pour faire avancer le processus de paix et espère qu'il participera à la conférence".
Ces déclarations font suite à des propos attribués à M. Brahimi par la presse libanaise, critiquant "le rôle saoudien qui entrave une solution politique" en Syrie.
Mardi, avant un entretien avec le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, il avait assuré que la conférence de paix devait être l'occasion pour les Syriens de décider de leur avenir.
"La conférence de Genève est une rencontre entre les parties syriennes et ce sont elles, et pas moi, qui vont fixer la phase transitoire et la suite", avait déclaré M. Brahimi aux journalistes.