Il avait écrit une pétition critiquant la sévérité des autorités judiciaires de son pays.
Un éminent militant saoudien des droits de l'Homme, Walid Aboulkheir, a indiqué mercredi à l'AFP avoir été condamné à trois mois de prison pour avoir signé une pétition critiquant les autorités il y a deux ans.
L'avocat a précisé qu'un tribunal de Djeddah (ouest) l'avait condamné mardi "pour avoir signé une pétition" critiquant les sentences sévères de la justice à l'égard de 16 islamistes arrêtés en 2011.
Il a indiqué qu'il ferait appel et doit rester en liberté en attendant la procédure d'appel.
Dans un communiqué, Amnesty International a estimé que "la décision d'un tribunal de Djeddah de condamner un éminent défenseur des droits de l'Homme pour avoir signé une pétition pour des réformes il y a deux ans est une nouvelle indication de la nature arbitraire du système judiciaire en Arabie saoudite".
"Ce procès est un nouvel exemple de la façon dont les autorités utilisent le système judiciaire pour faire taire toute contestation pacifique", a estimé Hassiba Hadj Sahraoui, directeur adjoint du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord à Amnesty International.
L'avocat avait été brièvement arrêté au début du mois d'octobre avant d'être libéré sous caution.
Son épouse Samar Badawi avait alors indiqué qu'il avait été arrêté pour avoir créé un lieu de réunion "non autorisé" et en raison de ses "liens avec les réformateurs et pour les avoir accueillis" dans cet endroit.
En juin 2012, il avait été accusé d'avoir "manqué de respect au système judiciaire (...) contacté des organisations étrangères et signé une pétition réclamant la libération de détenus", dont certains avaient été arrêtés pour liens présumés avec le terrorisme, avait alors indiqué son épouse.
En mars de la même année, M. Aboulkheir avait été interdit de voyager alors qu'il devait se rendre aux Etats-Unis pour assister à un forum organisé par le Département d'Etat américain.
En février 2011, il avait signé deux pétitions réclamant des réformes politiques dans ce royaume ultra-conservateur, où les partis politiques sont interdits.
M. Aboulkheir a également créé sur Facebook le groupe Monitor of Human Rights in Saudi Arabia, qui compte près de 7.000 membres.