26-11-2024 12:19 AM Jerusalem Timing

L’armée se déploie à Tripoli, le calme revient… mais jusqu’à quand?

L’armée se déploie à Tripoli, le calme revient… mais jusqu’à quand?

Mais l’armée ne s’est toujours pas déployée à l’intérieur de Bab el-Tebbané

Après une escalade militaire sans précédent et un déchainement verbal inédit, le calme est revenu à Tripoli. Les affrontements se sont enfin arrêtés et les miliciens se sont retirés des rues, malgré de fortes réticences, notamment à Bab el-Tebbané, face au plan de sécurité mis en place par l’armée. Une armée cible de sévères critiques de la part de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, mais aussi d’agressions physiques. Au moins quatre soldats ont été attaqués alors qu’ils regagnaient leurs unités dans des points de la ville éloignés des lignes de front. Les militaires ont été agressés par des inconnus circulant le plus souvent à moto. Deux d’entre eux sont dans un état critique.

Après avoir pénétré à Jabal Mohsen, l’armée a achevé son déploiement dans la rue de Syrie, séparant cette colline surplombant la ville du quartier de Bab el-Tebbané. Une unité des forces spéciales a réussi à se déployer sur cet axe principal, ainsi que dans les quartiers environnants, notamment dans le marché du blé et près de la mosquée al-Nassiri. L’armée a procédé à des patrouilles et installé des barrages en plusieurs points. Une autre unité de la brigade d’intervention rapide s’est déployée aux portes de la ville, prête à bouger au moindre incident.

Mais l’armée ne s’est toujours pas déployée à l’intérieur de Bab el-Tebbané, fief d’une myriade de groupes armés jouissant d’une couverture politique du Courant du futur et, parfois, du Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati.

Le 17ème round de combats depuis 2005 s’est donc terminé, avec un bilan de 14 morts et d’une centaine de blessés, des civils en majorité, mais aussi des soldats libanais et un certain nombre de miliciens des deux bords. La plupart des victimes sont tombées sous les balles des tireurs embusqués, qui ont sévi tout au long de cette semaine de folie, commencée le 21 octobre, le jour de la diffusion par la chaine al-Mayadeen, d’une interview du président syrien Bachar al-Assad.

Bien que rassurés par le déploiement de l’armée, accueillie avec joie et enthousiasme par la population, les habitants savent que le calme n’est que provisoire… déjà, ils attendent le prochain round de combats.

Quoi qu’il en soit, après le déploiement de l’armée, la vie a repris son cours normal rue de Syrie. Les écoles et les commerces, fermés pendant près d’une semaine, ont rouvert leurs portes.

Si les combats ont cessé, les agressions, elles, se poursuivent. Youssef Nasser, un membre du Parti syrien national social, a été blessé par balles aux jambes après avoir été pris à parti par des miliciens à Bab el-Tebbané à cause de son appartenance au PSNS. Il est dans un état est critique.
À Bab el-Ramel, quatre jeunes à moto ont ouvert le feu en direction de Firas et Mohtassem el-Eter, qui ont été transportés à l’hôpital.

Le président Michel Sleiman a reçu hier, séparément, le chef du gouvernement démissionnaire Najib Mikati, et le commandant en chef de l’Armée libanaise, le général Jean Kahwaji, avec qui il a passé en revue les développements sécuritaire à Tripoli.

Médiarama