Il est même interdit aux habitants de Raqqa d’appeler l’Etat islamique en Irak et au Levant par DAECh ( EIIL)
Dans les régions qu’elles occupent, les milices salafistes takfiries extrémistes imposent leur dictat.
Ainsi, il est interdit aux jeunes filles de porter des pantalons Jeans, et de se maquiller et toutes se doivent de vêtir la soutane (abaya) et de se cacher le visage avec la burka. Une nouvelle liste d’interdits a été publiée dans un communiqué par la milice d’Al-Qaïda, l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) dans le gouvernorat de Raqqa, au nord-est de la Syrie, aux confins avec la Turquie et qui est la seule à être totalement sortie du giron du pouvoir syrien.
Il y est signalé qu’il est également prohibé d’exposer sur les vitrines des magasins les vêtements des femmes, lesquels devraient être tenus exclusivement par des vendeuses femmes. De plus, les femmes ne peuvent plus se rendre auprès des gynécologues hommes pour se faire soigner.
Certaines des restrictions s’adressent aux hommes qui ne devraient pas porter de pantalon taille basse, ni se peigner selon de nouvelles coupes, ni les induire avec quoique ce soit. Il semble aussi qu’il leur est interdit de se couper les cheveux. Les salons de coiffures des hommes ont été sommés de fermer leur porte, et ceux des femmes d’éliminer les panneaux publicitaires les concernant.
Figure également dans le communiqué une interdiction qui concerne aussi bien les hommes que les femmes : celle de prononcer le mot DAECH (l’équivalent de l’EIIL, les initiaux de la milice de l’Etat islamique en Irak et au Levant) sous peine d’écoper quelques 70 coups de fouets !
Nous voulons manger
Dans les régions aleppines contrôlées par les milices takfiris, les restrictions sont telles que la population fait sans cesse l’objet de fouilles systématiques, souvent corporelles, pour confisquer les marchandises interdites. Notamment, les cigarettes ! Au point que les gens ne se ménagent plus d’exprimer leur agacement. « Vous pouvez bruler mon paquet, j’en achèterai un autre des régions que le régime a libérées de votre présence», s’est offusqué l’un d’entre eux, Abou Mahmoud (selon le journal Al-Akhbar)
« J’ai toujours aimé Bachar al-Assad, mais je l’aime encore plus », a quant à lui affirmé Mohammad Hamami, 60 ans, devant une foule après être passé devant des miliciens.
Plus encore, les fouilles visent aussi à rechercher les pièces d’identité des passants, pour savoir s’ils sont des fonctionnaires d’Etat, dans le but de les faire chanter, de leur extorquer de l’argent pour « financer la révolution » ou les obliger à quitter leur emploi.
Et lorsque ces fouilles se font dans les barrages qui séparent les régions occupées de celles loyalistes, elles deviennent plus méticuleuses. Les besoins de première nécessité et mêmes les médicaments et les couches de bébé sont confisqués, car les miliciens interdisent toujours le passage de marchandises entre les deux secteurs, pour punir les habitants du secteur loyaliste.
Mercredi, une vidéo postée sur You tube a montré comment les miliciens du front al-Nosra et des Ahrar esh-Sham ont fouillé sur le barrage de Boustane al-Kacer, puis humilié un jeune garçon qui avait caché des morceaux de poulet dans ses vêtements, sous prétexte qu'il est « un trafiquant du régime ». Alors qu’il leur a répondu : « prenez-les. Nous avons besoin de manger... Par Dieu nous voulons manger... comment voulez-vous qu’on vive... ».