24-11-2024 05:33 PM Jerusalem Timing

Achats de missiles chinois par la Turquie: discussions entre Ankara et Washington

Achats de missiles chinois par la Turquie: discussions entre Ankara et Washington

"Personne n’a le droit d’intervenir dans les décisions indépendantes" de la Turquie.

La Turquie et les Etats-Unis, alliés de l'Otan, ont entamé des discussions après que Washington a exprimé de "graves préoccupations" au sujet de l'intention affichée par Ankara d'acquérir des missiles de longue portée auprès de la Chine.
  
Le sous-secrétaire américain à la Défense Jim Miller a tenu des discussions a huis clos avec des responsables turcs à Ankara, a annoncé un porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis en Turquie.
  
"Le sous-secrétaire à la Défense Jim Miller est venu en Turquie pour des consultations bilatérales sur des questions de sécurité régionale, notamment la Syrie, la relation turco-américaine en matière de défense et notre partenariat au sein de l'OTAN", a déclaré le porte-parole, T.J. Grubisha.
  
Le mois dernier, les autorités turques avaient annoncé l'ouverture de négociations avec China Precision Machinery Import-Export Corporation (CPMIEC) pour l'acquisition de missiles sol-air Hongqi, un contrat estimé à 4 milliards de dollars.
  
La préférence accordée par les Turcs à cette entreprise nationale chinoise, qui fait l'objet de sanctions américaines pour avoir livré des armes à l'Iran et à la Syrie en dépit d'un embargo, a irrité ses alliés de l'OTAN. Les Etats-Unis notamment avaient exprimé leur "graves préoccupations".
  
L'ambassadeur des Etats-Unis en Turquie, Francis Ricciardone, avait ainsi tiré la sonnette d'alarme le mois dernier, évoquant une "question stratégique de défense mutuelle", alors que "la coopération industrielle de défense américano-turque est intense".
  
Ankara a justifié son choix de retenir la Chine plutôt que ses concurrents américain Raytheon, russe Rosoboronexport et franco-italien Eurosam par des raisons de prix et de transfert de technologie.
  
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a balayé mercredi dernier les critiques en soulignant que "personne n'a le droit d'intervenir dans les décisions indépendantes" de la Turquie. Il a néanmoins précisé qu'aucune décision n'avait encore été prise.