Il lui reproche de ne pas mentionner les pays qui entravent une solution politique en Syrie
Le quotidien officiel syrien as-Saoura (La Révolution) a critiqué samedi l'émissaire de l'ONU Lakhdar Brahimi, après sa visite de cinq jours à Damas dans le cadre d'une tournée régionale visant à préparer une conférence de paix sur la Syrie.
Dans un éditorial, le quotidien accuse notamment l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe "d'ignorer (...) les questions qui sont au cœur de sa mission", lui reprochant de ne pas mentionner "les pays entravant une solution politique", en référence notamment à l'Arabie saoudite et la Turquie qui soutiennent les rebelles syriens.
Autre sujet dont M. Brahimi a évité de parler, selon le quotidien: le "rôle des groupes takfiris (extrémistes) et terroristes" en Syrie où les groupes jihadistes sont de plus en plus présents sur le terrain.
Avant sa rencontre mercredi avec le président Bachar al-Assad, M. Brahimi avait fait une déclaration qui ne pouvait que satisfaire le povoir syrien: "La conférence de Genève est une rencontre entre les parties syriennes et ce sont elles, et pas moi, qui vont fixer la phase transitoire et la suite".
"Si c'est le cas, pourquoi (Brahimi) effectue-t-il cette tournée (régionale), pourquoi inviter des pays comme l'Arabie saoudite et la Turquie alors qu'ils participent à l'agression contre la Syrie", a critiqué vendredi le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi.
Lors de sa dernière visite à Damas en décembre 2012, M. Brahimi avait appelé à un changement "réel" en Syrie et à la formation d'un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs, déchaînant déjà l'ire de la presse officielle et des dirigeants syriens.
L'émissaire international essaye de convaincre toutes les parties de la nécessité de réunir à Genève des représentants du pouvoir et de l'opposition pour tenter de trouver une solution après 31 mois d'un conflit qui a fait, selon une ONG syrienne, plus de 120.000 morts.
M. Brahimi a rappelé jeudi qu'il était essentiel que l'opposition, profondément divisée sur la question, participe à la conférence de Genève, expliquant que le gouvernement syrien avait accepté d'y prendre part.