Craignant qu’ils ne soient évincés par leurs peuples, les dirigeants du Golfe ont entamé le dialogue avec l’opposition, mais les peuples sont plus que jamais déterminés à réaliser le Changement
« Les pays du Golfe craignent que la contagion de la révolution égyptienne ne se transmette chez eux ». C’est ce qu’a révélé un long rapport publié dans le journal AlQods AlArabi, citant en tête l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis.
D’après ce rapport, ces pays ont peur également que le renversement du régime de Moubarak ne les affaiblisse face à la force iranienne croissante dans la région.
Multipliant les gestes de bonne volonté envers leurs peuples, de nombreux dirigeants arabes ont entamé des dialogues avec les forces de l’opposition, ont promis de ne plus prolonger leurs mandats et ont maintenu la politique de subventions alimentaires.
Mais les effets de la révolution tunisienne et égyptienne sont loin d’être dissimulés par ces quelques mesures « royales » survenues très en retard. En Arabie Saoudite, au Bahreïn et au Koweït, des appels à la Révolution pour sommer les autorités à adopter des réformes politiques, sociales et économiques se multiplient de jour en jour.
Samedi dernier, des manifestations féminines réclamant la libération des détenus accusés d’actes « terroristes » ont parcouru les rues de la capitale saoudienne, une semaine après le lancement par des activistes saoudiens un blog sur Facebook sous le titre « Le peuple veut la réforme du régime », réclamant du travail et des réformes politiques dans le pays.
D’autres appels à manifester lundi prochain au Bahreïn, et le 8 mars au Koweït ont été lancés via internet, au moment où s’accentuent les revendications de réformes politiques aux Emirats Arabes Unis.
A majorité chiite, le Bahreïn a connu récemment des tensions confessionnelles dues à l’arrestation d’activistes accusés de chercher à changer le régime par des moyens illégaux. « La manifestation du 14 février au Bahreïn » prévue se veut pacifique et civile, selon les organisateurs du blog internet qui a recueilli plus de 6000 utilisateurs d’internet.
Elle sera organisée quotidiennement, et les participants seront appelés à s’habiller en uniforme soit blanc soit noir, pour afficher ensemble leur rejet à l’oppression, l’injustice, et à la dictature et réclamer la démission du Premier ministre, au pouvoir depuis 40 ans.