L’Iran doit être invité à Genève-2, souligne Lavrov.L’émir du Qatar contre des négociations "sans conditions".
L'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie, Lakhdar Brahimi, a ouvert mardi à Genève une réunion avec hauts responsables russe et américain pour tenter une nouvelle fois de fixer une date pour la conférence Genève-2 afin de trouver une solution politique au conflit syrien.
Le vétéran de la diplomatie algérienne et onusienne se concerte avec les vice-ministres russes des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov et Guennady Gatilov et la secrétaire d'Etat adjoint américaine en charge des affaires politiques, Wendy Sherman.
Cette réunion sera suivie dans l'après-midi d'une autre élargie aux représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine, la France et le Royaume-Uni.
L'ONU a annoncé qu'il avait été décidé d'inviter ensuite les représentants de quatre pays voisins de la Syrie, l'Irak, la Jordanie, le Liban et la Turquie, ainsi qu'un représentant de la Ligue arabe et un représentant de l'ONU.
Cet élargissement de la réunion est déjà interprété dans les milieux diplomatiques à l'ONU à Genève comme le signe d'une accélération des préparatifs de Genève-2.
Lavrov: l'Iran doit être invité à Genève-2
De son côté, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré mardi que l'Iran devait être invité à la conférence Genève-2.
"Tous ceux qui ont une influence sur la situation doivent absolument être invités à la conférence. Cela inclut tous les voisins de la Syrie, cela inclut presque tous les pays du Golfe persique, pas uniquement les pays arabes mais aussi l'Iran", a dit M. Lavrov lors d'une conférence de presse.
Il a souligné que "tous ceux qui avaient une influence sur tel ou tel groupe en Syrie devait être à la table des négociations".
Ensuite les Syriens se parleront "entre eux directement par l'intermédiation de l'émissaire spécial Lakhdar Brahimi", a-t-il ajouté.
L'émir du Qatar contre des négociations "sans conditions"
Par ailleurs, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, a estimé mardi qu'on ne pouvait pas imposer au peuple syrien des négociations "sans conditions" et "sans calendrier précis".
"Nous n'abandonnerons pas le peuple syrien frère qui défend son honneur et son existence", a déclaré l'émir à l'ouverture de la nouvelle session du Conseil consultatif.
"Il n'est pas permis de tenter de remplacer une solution qui serait juste pour ce peuple, ayant fait tant de sacrifices et fait preuve d'héroïsme, par des négociations inconditionnelles, sans calendrier précis et qui ne mènent à rien", a-t-il dit.
"Toutes négociations visant à parvenir à une solution politique doivent se dérouler sur la base de la reconnaissance des justes revendications du peuple syrien et sur la base d'un calendrier précis", a-t-il ajouté.