Le secrétaire d’Etat au ministère autrichien des Affaires européennes et internationales, Reinhold Lopatka, a déclaré que" l’Iran est l’Etat le plus stable de la région".
Lors d'un entretien avec le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius, le ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a estimé que la" relation entre l'Iran et la France a connu des jours meilleurs", souhaitant que Paris fasse preuve de davantage de "réalisme" et de "flexibilité".
La visite, en France du ministre des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif s’inscrit dans le cadre de sa participation à la 37ème Conférence générale de l’UNESCO, indique un communiqué du quai d'Orsay.
Selon l'agence d'information iranienne farsnews, les deux ministres ont abordé le sujet des discussions nucléaires entre le groupe des et l’Iran dans la perspective de la prochaine session des négociations Iran/E3+3, qui se tiendra, à Genève les 7 et 8 novembre, souligne le communiqué, rappelant le souhait de Paris qu’elles se traduisent par des avancées prochaines.
L’entretien a été également l’occasion d’aborder la crise syrienne.
Le chef de la diplomatie iranienne a affirmé au journaliste de l’IRNA qu’un" embellissement des relations franco-iraniennes serait certes dans l’intérêt des deux pays, et qu’il fallait donc dissiper les inquiétudes pour aplanir le terrain à l’instauration d’une confiance réciproque".
"Mais j'espère que nous pourrons avancer. Et que les Français feront preuve de réalisme, de flexibilité et de volonté de conclure un accord", a ajouté M. Zarif. Interrogé sur le fait de savoir si la France était plus intransigeante que les Etats-Unis dans ces discussions, il a répondu par l'affirmative.
"Aujourd'hui, il y a une ouverture avec un nouveau gouvernement élu par le peuple iranien. Si j'étais en poste à Paris, je sauterais sur l'occasion. Je garderais cette fenêtre ouverte avant qu'elle se referme", a poursuivi le ministre dans cet entretien réalisé avant sa rencontre avec Laurent Fabius.
Lors de celle-ci, les deux responsables ont abordé les questions du nucléaire iranien et de la crise syrienne.
Sur ce dossier, M. Zarif a une fois de plus démenti une implication militaire iranienne. "L'Iran n'envoie pas de troupes en Syrie", a-t-il dit, avant de lancer une nouvelle pique en direction de Paris, qui soutient l'opposition syrienne. "Regardez ce que la France et d'autres pays occidentaux ont fait en Syrie : 90% de l'opposition qui y combat appartient à el-Qaëda. Est-ce la démocratie que vous voulez en Syrie ?", a-t-il demandé.
"Que ce soit sur le nucléaire ou la Syrie, nous avons des positions de départ très éloignées, et l'Iran doit donner des preuves de confiance", a réagi mercredi le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal, estimant "cohérente" et "crédible" la position de la diplomatie française sur ces dossiers.
Selon lui, la rencontre entre MM. Fabius et Zarif mardi s'est déroulée dans "une ambiance sérieuse". "Il y a eu une écoute attentive et des conversations approfondies. Ils ont abordé le fond des choses, sans éluder les difficultés", a-t-il dit .
Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, a affirmé que "l'Iran doit répondre de manière concrète et vérifiable aux préoccupations de la communauté internationale concernant son programme nucléaire, soulignant que "le temps de la négociation n'était pas illimité".
Il a par ailleurs exprimé la disposition de la France à travailler avec les nouvelles autorités iraniennes, a précisé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.
Abordant la crise syrienne. M. Fabius "a réitéré l'attachement de la France au processus de transition politique et rappelé que la conférence de Genève II devra déboucher sur la mise en place d'un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs, y compris ceux de la présidence", relevant qu'"il importe que tous les participants partagent cet objectif".
Rencontre entre Zarif et le secrétaire d'Etat autrichien
Le secrétaire d’Etat au ministère autrichien des Affaires européennes et internationales, Reinhold Lopatka, a déclaré après son retour de Téhéran, lors d’une interview avec le quotidien autrichien Standard que" l'Iran est l'Etat le plus stable de la région".
M. Lopatka, qui s’était entretenu, durant sa visite de trois jours, à Téhéran, avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad-Jawad Zarif, ainsi qu’avec le chef de l’équipe négociatrice et quelques autres responsables de la diplomatie iranienne, s’est dit optimiste, quant aux résultats fructueux des négociations Iran/E3+3.
Le secrétaire d’Etat autrichien a jugé infondées, les protestations des groupes sionistes, tels que «Stop the bomb», contre son déplacement, en Iran, rappelant qu’il est satisfait de cette visite et heureux d’avoir fait connaissance du peuple iranien et de son ministre des Affaires étrangères.