Lors d’une émission sur la chaine libanaise LBC,le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) a apporté des réponses précises..
Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a nié avoir envoyé une lettre au président syrien Bachar el-Assad. "A ma connaissance, je n'ai pas encore atteint un tel niveau de stupidité en politique", a-t-il affirmé au journal al-Anbaa, organe de son parti.
Pour sa part, le député druze Talal Arslane a nié dans un entretien avec la chaîne de télévision LBC, avoir remis une lettre de la part du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, au président syrien Bachar el-Assad.
"Ma dernière visite à Damas remonte à plus de quinze jours", a-t-il dit.
Le quotidien libanais anglophone The Daily Star avait indiqué plus tôt, citant une source proche des forces du 8 Mars, que M. Joumblatt avait envoyé une "lettre de réconciliation au président syrien".
Cela dit, lors d’une émission sur la chaine libanaise LBC,le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) a apporté des réponses précises: même s’il continue de se présenter comme un centriste, ses prises de positions sur les dossiers locaux et régionaux en font un allié du 8-Mars.
Sur la question du gouvernement, il a réaffirmé son soutien à la formule 9-9-6, qui accorde le tiers de blocage au 8-Mars et au 14-Mars. Il s’est déclaré résolument opposé à un cabinet du fait accompli, assurant que ses ministres démissionneraient si un tel cabinet venait à être formé. Il a critiqué les poursuites judiciaires engagées contre l’ancien député Ali Eid, se demandant pourquoi des mandats d’arrêt n’étaient pas émis contre les chefs des groupes armés de Tripoli, qui «se baladent dans les pays arabes». Il a par ailleurs fait état d’une différence d’évaluation avec le Courant du futur du rôle de l’Iran au Liban. Sur le plan de la crise syrienne, il a appelé à la tenue de Genève II pour aboutir à un compromis.
Voici les principales prises de position affichées par M. Joumblatt sur les différentes questions d’actualité:
-Pour un compromis gouvernemental entre le 14 Mars et le 8 Mars, qui accorderait le tiers de blocage aux deux parties.
-La déclaration ministérielle du prochain gouvernement devrait inclure la formule armée-peuple-résistance et la déclaration de Baabda.
-Le Hezbollah a commis «une erreur historique» en envoyant ses hommes se battre en Syrie, «mais il n’est pas le seul à l’avoir fait». La présence de l’Armée syrienne libre à Ersal est regrettable.
-La responsabilité de la crise en Syrie incombe non seulement au régime, mais aussi aux pays Amis de la Syrie. L’opposition syrienne doit participer à la conférence de Genève II avec un document politique unifié.
-Le plus important est de restaurer l’unité de la Syrie, par le biais de l’armée et de la sécurité.
-Bachar al-Assad n’a plus d’autre choix que de s’en aller, sur décision iranienne ou russe, afin de paver la voie à une phase de transition.
-Les Arabes doivent ouvrir un dialogue en vue d’un compromis avec l’Iran, surtout dans le cas d’un accord américano-iranien. «Il vaut mieux, pour les Arabes, de faire partie du compromis, s’il survient», a-t-il noté.
-«John Kerry nous appelle d’Arabie saoudite à isoler le Hezbollah au Liban. Qu’il commence par demander à Barack Obama de cesser de dialoguer avec l’Iran», a-t- dit.
Tout au long de son intervention télévisée, M. Joumblatt a voulu se présenter comme un centriste. Mais les commentaires des journalistes et des experts dans la presse ce mercredi s’accordent à dire que malgré la poursuite de ses violentes attaques contre le président Bachar al-Assad, le positionnement actuel de M. Joumblatt, sur presque toutes les questions internes et régionales, servent surtout les intérêts du Hezbollah et de ses alliés.
Ce retournement de M. Joumblatt va s’affermir dans les prochaines semaines et constitue un signe que le renversement du régime syrien est un scénario qui n’a pratiquement plus aucune chance de se concrétiser.