Kerry rencontre Netanyahu en "Israël" avant de se rendre à Genève. Obama parle d’un assouplissement "très modeste" des sanctions.
« Israël » "rejette complètement" le compromis discuté à Genève sur le dossier nucléaire iranien, a déclaré vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au début de sa rencontre à l'aéroport de « Tel-Aviv » avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"C'est un accord très mauvais. Israël le rejette complètement", a estimé Netanyahu alors que Kerry doit se rendre vendredi à Genève pour s'entretenir avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en marge des négociations entre l'Iran et les grandes puissances.
Erreur historique
Jeudi, les dirigeants israéliens ont exhorté le groupe des 5+1 à rejeter la proposition nucléaire iranienne discutée à Genève qui serait à leurs yeux "une "erreur historique".
"Cette proposition permettrait à l'Iran de conserver la capacité de fabriquer des armes nucléaires. Israël y est totalement opposé", a dit Netanyahu lors d'une conférence d'institutions juives internationales.
"Je crois que l'accepter est une erreur d'ampleur historique. On doit la rejeter immédiatement", a estimé M. Netanyahu, en réaffirmant qu'Israël "se réserve toujours le droit de se défendre lui-même, par ses propres moyens, contre toute menace".
L'Iran et le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) se sont retrouvés jeudi à Genève pour négocier les termes d'un accord sur la question nucléaire.
Au coeur de ces discussions "extrêmement complexes", figure une proposition iranienne en échange d'un assouplissement des sanctions économiques occidentales, selon les négociateurs.
Zarif juge possible un accord à la fin des discussions en cours
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, interrogé par CNN, a jugé jeudi qu'un accord était possible avant de clore vendredi soir les discussions en cours à Genève. M. Zarif a toutefois exclu de stopper l'enrichissement d'uranium "dans son ensemble". "Il n'y aura pas de suspension de l'enrichissement dans son ensemble mais nous pouvons traiter différentes questions qui sont sur la table", a affirmé le chef de la diplomatie iranienne.
Obama parle d'un assouplissement "très modeste" des sanctions
Entre-temps, le président des Etats-Unis Barack Obama a affirmé jeudi que son pays ne concèderait qu'un assouplissement "très modeste" et réversible du régime de sanctions appliqué contre l'Iran.
Dans un entretien à la télévision NBC, il a évoqué, en échange d'engagements fermes et vérifiables de Téhéran sur son programme nucléaire, un "assouplissement très modeste" du régime de sanctions, mais expliqué que "la structure des sanctions resterait en place".
"S'il s'avère que pendant les six mois où nous essaierons de résoudre les problèmes de fond ils ne respectent pas le marché (...) nous pourrons remettre la pression", a-t-il ajouté.
Obama a aussi répété que "je ne retirerai aucune option de la table, dont l'option militaire, pour empêcher l'Iran d'obtenir une arme nucléaire".
"Mais la meilleure façon de nous assurer que l'Iran ne se dote pas d'une arme atomique est d'avoir des moyens de vérifier, selon des termes auxquels ils auront consenti eux-mêmes, qu'ils démantèlent ce programme et que des organisations internationales puissent voir ce qu'ils font", a-t-il encore dit.