Cheikh Saadeddine Ghiya avait dit au religieux recherché par la justice Ahmad AlAssir: " Tu me fais honte".
Un religieux proche de la Résistance a été assassiné mardi matin par deux inconnus circulant à mobylette, dans le centre de Tripoli, au Liban-nord, a indiqué une source de sécurité.
"Le cheikh sunnite Saadeddine Ghiya a été mortellement blessé d'une balle dans la tête alors qu'il montait dans sa voiture dans la quartier de Bahsa, au centre de la ville", a précisé cette source.
"Deux hommes cagoulés circulant sur une mobylette sont arrivés à sa hauteur et l'un d'eux a tiré avec son revolver blessant grièvement ce religieux qui est mort à son arrivée à l'hôpital", a-t-elle précisé.
Agé de 43 ans, membre du Front de l'action islamique, qui regroupe les organisations sunnites libanaises proche de l'axe de la Résistance, il avait été blessé, il y a quelques mois, par un engin explosif collé sur la carcasse de sa voiture.
La victime s'est fait remarquer dernièrement pour ses positions hostiles et ses critiques acerbes du mouvement du religieux takfiri Ahmad al-Assir.
Connu pour ses positions hostiles au Hezbollah et à la Résistance, celui-ci avait provoqué les derniers évènements meurtriers de Saïda, au cours desquels il a mis à feu et à sang la ville, après avoir tué des soldats de l'armée libanaise.
Il est depuis recherché par la justice libanaise
Cheikh Ghiyé lui avait alors consacré un artile de presse intitulé: " AlAssir, tu me fais honte!".
" Nous, en tant que Sunnites avons toujours été les apôtres de la résistance, contre l'occupation et les colonisateurs, ..., mais l'ennemi a changé de tactique en semant la zizanie dans nos rangs, pour poursuivre tranquillement la judaïsation de nos sacro-saints. C'est ainsi qu'il a enrôlé des gens de notre communauté, qui parlent notre langue et portent le turbans des gens du bien et des oulémas,... et qui sèment le langage de la haine, ce langage qui s'incarne chez al-Assir, celui du rejet communautaire qui attise les instincts"..., lui avait-il signifié.
Et de poursuivre: " J'ai honte de toi, lorsque tu parles du désarmement de la Résistance comme le font les Forces Libanaises, et le "frère Israël" ... Tu devrais savoir AlAssir que l'armement de la Résistance n'est plus à Hezbollah seulement, il n'est du droit de personne , religieux soit-il, nationaliste ou même communautaire de réclamer son abandon . C'est l'armement de toute la nation, de Tanger à Djakarta!".
Le Hezbollah a condamné l'assassinat de ce religieux , la qualifiant de "crime terroriste contre un symbole islamique éminent". Cet acte est selon lui "le fruit du discours incitatif véhiculé par certains protagonistes dans la ville de Tripoli et d'autres régions libanaises pour empoisonner l'atmosphère du pays".