Les services spécialisés ont désormais identifié quelque 440 personnes qui sont allées en Syrie pour combattre dans les rangs "jihadistes" contre les autorités syriennes.
Quatre hommes âgés de 22 à 35 ans ont été arrêtés mardi dans en banlieue parisienne dans le cadre du démantèlement d'une filière "jihadiste" vers la Syrie, a appris vendredi l'AFP de source proche du dossier.
L'un de ces hommes, âgé de 24 ans, est le leader présumé de cette filière. Il a été arrêté à Vitry-sur-Seine, tout près de Paris, par les enquêteurs du contre-espionnage (Direction centrale du renseignement intérieur, DCRI), agissant dans le cadre d'une enquête judiciaire ouverte l'été dernier. Il était en contact avec "des facilitateurs" dans la zone, a précisé la source.
Les trois autres, dont l'enquête a démontré que deux au moins se sont rendus en Syrie pour combattre dans les rangs du groupe extrémiste Front al-Nosra, ont été interpellés à Cachan et Thiais, également au sud de Paris.
Trois des hommes sont nés en France et le quatrième au Maroc, mais leurs nationalités n'ont pas été précisées.
Egalement arrêtée, une femme a été relâchée sans poursuites.
Présentés vendredi soir au juge d'instruction chargé de l'enquête, les quatre hommes ont été mis en examen (inculpés) pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué une source judiciaire.
Les investigations devront notamment établir combien de candidats au « jihad » vivant en France se sont rendus en Syrie grâce à cette filière. Plusieurs seraient toujours sur place.
Selon un bon connaisseur du dossier, les services spécialisés ont désormais identifié quelque 440 personnes qui sont allées ou souhaitent aller en Syrie pour combattre dans les rangs « jihadistes » contre les autorités syriennes, un chiffre en augmentation rapide depuis le début de l'année.
Parmi eux, une moitié est sur place, "une douzaine" sont morts, un ou deux sont prisonniers des forces syriennes, et entre 50 et 60 sont revenus. Les autres ont exprimé des velléités de départ.
Il y a actuellement plus d'une vingtaine de procédures concernant de jeunes Français étant partis combattre en Syrie. Pour l'heure, trois d'entre eux ont été inculpés après leur retour en France.
Ces jeunes Français de retour des zones de combat en Syrie représentent aux yeux des spécialistes de l'antiterrorisme la principale menace d'actions violentes sur le territoire national. Cet été, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait qualifié ce phénomène de "très inquiétant".