Hollande formule quatre exigences. "L’Iran insiste sur un accord basé sur ses intérêts nationaux". Netanyahu "très inquiet" que l’accord discuté à Genève aboutisse.
Le président François Hollande a affirmé dimanche "le soutien indéfectible" de la France à l'entité sioniste lors de sa première visite en « Israël », assurant que Paris ne céderait pas sur le dossier du nucléaire iranien.
M. Hollande a abordé ce sujet dès son arrivée à l'aéroport de Tel-Aviv, où il a été chaleureusement accueilli par le président Shimon Peres et par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
"Tant que nous n'aurons pas la certitude que l'Iran a renoncé à l'arme nucléaire, nous maintiendrons toutes nos exigences et les sanctions", a-t-il dit, en concluant son discours par quelques mots en hébreu: "Je resterai toujours l'ami d'Israël".
Hollande formule quatre exigences
Plus tard, lors d'une conférence de presse avec Netanyahu, Hollande a formulé "quatre exigences" pour un "accord intermédiaire": "mettre l'intégralité des installations nucléaires iraniennes, sous contrôle international, dès à présent", "suspendre l'enrichissement à 20%", "réduire le stock existant" et "arrêter la construction de la centrale d'Arak".
La France apparaît aux côtés des Israéliens concernant le programme nucléaire iranien, qu’ « Israël » et ses alliés soupçonnent de dissimuler un volet militaire en dépit des démentis de Téhéran.
Un nouveau round de négociations entre les 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine, Russie et Allemagne) et l'Iran doit s'ouvrir mercredi à Genève.
"L’Iran insiste sur un accord basé sur ses intérêts nationaux"
Cependant, le porte-parole de la Commission de la sécurité nationale du Parlement iranien a insisté sur "l’engagement de l’équipe négociatrice iranienne à défendre les intérêts nationaux et à réfuser les demandes irrationnelles".
"L’Iran reste décidé à accéder à un accord sur la base de ses intérêts nationaux. L’incohérence de la France traduit les pressions des sionistes sur les pays négociateurs avec l’Iran", a précisé Seyyed Hossein Naqavi Hosseini, dimanche soir, dans un entretien avec l’IRNA.
"Lors du dernier round des discussions à Genève, les négociations n’ont pas abouti, en raison du refus du représentant du gouvernement français", a-t-il rappelé.
«La République Islamique d’Iran a su démontrer à la réunion de Genève la réalité selon laquelle Téhéran restait inébranlable dans sa volonté de négocier et d’accéder à un accord basé sur ses intérêts nationaux», a ajouté le parlementaire iranien, rappelant que la France s’était faite, une nouvelle fois l’avocat du régime sioniste».
Netanyahu "très inquiet" que l'accord discuté à Genève aboutisse
Entre-temps, Netanyahu s'est félicité de la "position ferme" de Paris, au moment où des tensions sont apparues avec son allié stratégique américain sur ce dossier.
"Il ne faut jamais permettre à l'Iran d'acquérir des armes nucléaires. Cela ne mettrait pas en danger seulement Israël et les autres régimes et Etats du Moyen-Orient mais aussi (...) le monde entier", a-t-il plaidé.
Netanyahu s'est dit "très inquiet" que l'accord discuté à Genève avec l'Iran "ne réduise d'un coup de crayon des sanctions qui ont nécessité des années pour être mises en place".
En allégeant ces sanctions, "vous allez voir des pays et des sociétés se précipiter les uns après les autres" en Iran pour conclure des accords commerciaux, a prévenu Netanyahu sur la chaîne américaine CNN.
Capable de stopper toute activité nucléaire iranienne ?
Dans un entretien au Financial Times, l'ex-chef du Conseil de la sécurité nationale Yaacov Amidror a pour sa part estimé qu' « Israël » était capable de stopper toute capacité nucléaire militaire iranienne "pour très longtemps", avertissant que son armée de l'air "effectuait des vols à très longue portée (...) partout dans le monde" pour se préparer à une éventuelle frappe contre l'Iran.