Et l’histoire du footballeur allemand qui s’est converti à la cause d’Al-Qaida et s’est rendu en Syrie pour y mourir.
La destruction dimanche du bâtiment de Direction des véhicules de l'armée syrienne Harasta, à l’est de Damas et la mort de 31 militaires réguliers , font l’objet de deux versions.
Sur la nature du bâtiment en question, selon les sources de l’opposition armée, dont l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), il s’agit d’une base militaire. Dans la vidéo diffusée par les miliciens, c’est un bâtiment entier qui a été entièrement pulvérisé.
Selon le site syrien Syria Truth (opposition communiste hostile à la militarisation de la contestation syrienne), le bâtiment enfermait une unité de services militaires non létaux, et dont la mission était d’organiser la distribution des véhicules militaires. Cette information est confirmée par plusieurs journaux, dont le quotidien libanais AlAkhbar.
L’autre thème de différence concerne le nombre des officiers tués dans l’attentat : l’OSDH avance que sur les plus 31 soldats, il y a « trois généraux et un général de brigade ». Alors qu'al-Akhbar parle de deux officiers de grade major-général ayant péri .
S’agissant de l’emplacement de la bombe, selon les premières informations disponibles, relevées par l’OSDH, la bombe aurait été placée "soit à l'intérieur soit en dessous du bâtiment, sous un tunnel", laissant ainsi entendre que des rebelles auraient pu infiltrer la base.
Quant à Syria Truth, il confirme à la foi de sources sécuritaires l’infiltration de la Direction grâce aussi à la trahison de membres de la direction elle-même, ce qui a permis de creuser des tunnels souterrains en dessous du bâtiment pour y déposer de grandes quantités d’explosifs. Ce qui explique l’ampleur de l’explosion.
Et puis, l’OSDH s'est arrêté sur le timing de cette attaque le qualifiant de "significatif", sachant que l'armée gouvernementale mène actuellement une vaste offensive pour écraser les positions rebelles autour de Damas.
Une source de l’opposition informée des détails de l’attentat a assuré pour al-Akhbar qu’il est intervenu pour opérer un certain équilibre médiatique " Ces derniers jours, il a été beaucoup question des exploits réalisés par le régime, nous avons voulu faire à un travail qui puisse relever le moral des frères combattants et leur assurer que nous pouvons nous aussi effectuer des exploits », a-t-il signalé, avant de reconnaitre : « oui c’est vrai nous avons aussi perdu l’un des tunnels les plus importants que nous utilisions ... ».
Après l’attaque, l’armée de l’air syrienne a contraint les miliciens à se retirer vers le nord de la capitale en bombardant leurs repères à Harasta , dont ils avaient auparavant évacué 70% de la surface, après l’avoir occupé pendant plus d’un an et demi.
Le footballeur allemand d'al-Qaïda en Syrie
Quelques sites syriens ont repris du journal allemand Bild l’histoire du jeune footballeur allemand qui a rejoint le rang des miliciens d’Al-Qaïda de l’Etat Islamique en Irak et au Levant en Syrie, avant d’être tué le mois dernier.
Le joueur en question est Borak Karane, d’origine turc, qui a fait partie de l’équipe nationale des moins de 17 ans, après avoir joué dans les équipes de jeunes à Hambourg, Hanovre 96 et autres.
C’est en 2008 qu’il s’est démarqué du monde du football, à l’âge de 20 ans, pour rejoindre les extrémistes, selon le journal allemand.
Selon Syrian Documents, il avait ces derniers temps déployé ses efforts pour collecter des dons pour les envoyer aux miliciens en Syrie mais a décidé de se rendre sur place lorsqu’il a su que les fonds ne leur parvenaient pas. Il a été tué dans la province d’Alep, le mois d’octobre dernier.
Et deux volontaires libanais
Et puis ce sont aussi deux autres miliciens volontaires qui ont été tués en Syrie à peine étaient-ils entrés dans ce pays.
Selon l’AFP, deux Libanais "Youssef et Khaled Hojeiri ont été tués par une mine qui a explosé avant qu'ils n'arrivent à Qara", a indiqué ce responsable des services de sécurité, sans être en mesure d'établir le lien de parenté entre les deux hommes.
Qara est une localité de la région de Qalamoun dans la province de Damas, théâtre depuis plusieurs jours de violents affrontements entre insurgés d'une part et armée syrienne.
Les deux jeunes hommes sont originaires d'Aarsal, localité libanaise proche de la frontière syrienne favorable à la rébellion syrienne et qui accueille un grand nombre de Syriens fuyant la guerre dans leur pays.
Un dignitaire de la localité a confirmé pour l'AFP sous couvert de l'anonymat la mort des deux milciciens, assurant que "près de 30 jeunes d'Aarsal se sont rendus armés à Qara ces dernières heures pour soutenir la rébellion".
Les combats dans cette localité ont poussé 1.700 familles syriennes à se réfugier au Liban à travers Aarsal depuis vendredi, selon les autorités libanaises.
La frontière d'Aarsal et ses environs avec la Syrie s'étend sur 60 kilomètres, en majorité face à la province de Damas.