Paris intensifie, en toute discrétion, ses démarches auprès des Saoudiens.
Le Groupe d’appui international au Liban, qui est né à New York en septembre dernier en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, semble constituer la pierre angulaire de l’action diplomatique de la France concernant le Liban.
Cette action est déployée à travers les canaux diplomatiques concernés et s’articule autour de trois principes: soutenir les institutions libanaises et les mettre à l’écart des crises de la région; renforcer l’Armée libanaise; et inciter la communauté internationale à apporter une aide supplémentaire pour financer les besoins des réfugiés syriens au Liban, avant la tenue de la deuxième conférence des pays donateurs au Koweït, en janvier prochain.
La France étudie ses pas au Liban avec une minutie qui n’était pas de mise en Syrie, lorsqu’elle a fermé avec précipitation les portes de son ambassade et a retiré ses diplomates. Il semble que la «magie iranienne», pratiquée par Téhéran, comme l’affirment des diplomates français, n’a pas épargné Paris. Preuve en est l’accueil chaleureux réservé au ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, qui n’a pas ménagé le durcissement des positions françaises.
Lors d’une intervention à l’Institut français des relations internationales, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré: «Le sort du président Bachar al-Assad est décidé par le peuple syrien. Assad reste le meilleur candidat face à Al-Qaïda».
Partant du rôle de «facilitateur» qu’elle souhaite jouer, l’approche française vis-à-vis du dossier gouvernemental libanais n’est pas aussi intransigeante que celle des Saoudiens et des Américains, qui réclament un gouvernement sans le Hezbollah.
Paris appuie un cabinet comprenant toutes les parties libanaises, notamment des personnalités proches du Hezbollah et qui ne seraient pas perçues comme une provocation.
La France tente d’obtenir l’adhésion des Etats-Unis à sa vision. Une source française informée indique, dans ce contexte, que les Américains seraient disposés à accepter un gouvernement libanais modéré. Mais ce n’est pas le cas de l’Arabie saoudite, qui ne fait toujours pas preuve de flexibilité à ce sujet.
Pour ne pas compromettre ses plans libanais, Paris intensifie, en toute discrétion, ses démarches auprès des Saoudiens.
As Safir + Mediarama