La Syrie estime nécessaire de tenir des consultations supplémentaires avec La Russie et d’autres parties concernées..
La Russie relève davantage de «réalisme» dans la position de l'opposition syrienne, mais veut la mise sur pied d'une plateforme commune et «constructive» pour Genève-2, déclare le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
«Quand toutes les revendications seront mises sur la table de part et d'autre, on pourra mettre sur pied des compromis en faisant des concessions mutuelles. On n'en est cependant pas encore là, car bien qu'on observe de plus en plus de signes de réalisme dans les rangs de l'opposition, celle-ci n'a toujours pas formé de délégation qui représente l'ensemble de la société syrienne», déclare M. Lavrov.
«La Coalition nationale syrienne, qui est soutenue par des puissances régionales et occidentales en qualité de principal représentant du peuple syrien - ce qui est manifestement excessif, car cette coalition ne représente pas même toute l'opposition- tente de monopoliser ce processus», ajoute M. Lavrov.
«Mais le problème est qu'il n'y a pas de plateforme constructive sur laquelle on puisse réunir tous les opposants», souligne le ministre.
«L'opposition syrienne de l'intérieur, qui contrairement à celle de l'extérieur que représente la coalition, a une vision proposant de maintenir un Etat syrien laïque et pacifique, respectueux des droits des citoyens. Il est important de s'unir sur une plateforme de ce type», déclare Sergueï Lavrov.
«Nous saluons les efforts de la coalition pour engager un dialogue avec l'opposition de l'intérieur, y compris les organisations kurdes», ajoute le chef de la diplomatie russe, qui a invité à Moscou le chef de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba.
«L'idéal est de faire en sorte que l'opposition soit représentée par une seule délégation et parle d'une seule voix à Genève-2, ajoute-t-il.
«Si cela n'est pas possible car les opposants radicaux insistent sur des conditions inacceptables pour les modérés, alors il faut faire en sorte que l'ensemble des forces syriennes soit correctement représenté à la conférence», a déclaré M. Lavrov.
Cela dit, les délégations gouvernementales syrienne et iranienne ont évoqué la préparation de la conférence de paix sur la Syrie, Genève-2, lors d'une rencontre à Moscou, a déclaré lors d'une conférence de presse le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian.
«Il semble que nous nous rapprochions de la tenue de la conférence Genève-2. Selon lesinformations préliminaires mises à notre disposition, la participation de certains pays auforum a été décidée», a en outre précisé le haut diplomate iranien.M. Amir-Abdollahian a souligné qu'à présent, beaucoup d'attention était accordée à laquestion de savoir quels pays participeraient à la conférence de paix.
«C'est une question importante, il est crucial de déterminer quels parties syriennes en conflitse disent prêtes à prendre part à la conférence», a expliqué le vice-ministre.
Une délégation officielle de représentants des autorités syriennes est arrivée à Moscou lundi.
Elle compte parmi ses membres la conseillère du président syrien Boussaïna Chaaban et le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad.
Ce dernier a déclaré que "le gouvernement syrien a besoin de consultations supplémentaires avec la Russie pour décider s'il est prêt à participer aux discussions informelles avec l'opposition syrienne à Moscou avant la conférence de paix internationale Genève-2".
"C'est une question très difficile. A mon avis, nous devons tenir des consultations supplémentaires avec nos collègues russes et d'autres parties concernées", a indiqué M.Mikdad dans une interview à la chaîne de télévision Russia Today (RT).
Badr Jamous, secrétaire général de la Coalition nationale syrienne, principale organisation de l'opposition, a antérieurement annoncé àque la Russie l'avait invité à effectuer une visite à Moscou du 18 au 21 novembre.
Selon le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient Mikhaïl Bogdanov, plusieurs groupes d'opposition syriens sont prêts à rencontrer les représentants de Damas dans la capitale russe. M.Bogdanov a notamment cité le Comité de coordination national pour le changement démocratique en Syrie, l'Alliance nationale démocratique unie et le Parti de l'union démocratique (PYD), le principal parti des Kurdes syriens.
Moscou, qui a proposé d'accueillir une rencontre informelle des représentants du gouvernement et de l'opposition syriens, estime que de tels contacts sont nécessaires pour préparer la conférence de paix Genève-2.