La presse libanaise a pointé du doigt l’Arabie saoudite qui est désespérément à la recherche d’un rôle.
La presse libanaise a unanimement condamné le double attentat suicide contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth, qu’elle a inscrit dans le cadre de la confrontation régionale entre l’Iran et ses alliés d’un côté, l’Arabie saoudite de l’autre. Le lien étroit entre les développements sur le terrain syrien et la double explosion, qui a fait 24 morts et plus de 150 blessés, est mis en évidence par de nombreux titres de journaux et articles d’analyses et d’informations.
Le journaliste Elie Ferzli écrit dans As Safir qu’«au moment même où l’armée syrienne reprenait le contrôle de la ville stratégique de Qara, dans le Qalamoun, deux kamikazes se faisaient sauter devant l’ambassade d’Iran à Beyrouth». Cette simultanéité constitue, selon lui, «une annonce officielle de l’unité des deux scènes libanaise et syrienne et de la décision de hausser à des niveaux jamais atteints la confrontation avec Téhéran». Citant des sources du 8-Mars, le journaliste parle d’«un suicide régional au Liban», en allusion à l’Arabie saoudite, qui est désespérément à la recherche d’un rôle.
As Safir rapporte par ailleurs que des services de sécurité avaient prévenu les autorités libanaises d'une possible attaque contre un corps diplomatique étranger proche de la Syrie. «Des informateurs et des services de renseignements occidentaux ont envoyé des données concernant le scénario d'une attaque terroriste par les brigades Abdallah Azzam, un groupe lié au réseau extrémiste Al-Qaïda et le saoudien Ahmed el-Soueidi, contre le Hezbollah», indique le journal citant une source sécuritaire bien informée.
Mais As Safir indique que des informations contradictoires ont filtré concernant la façon dont l'attaque allait être menée par ce groupe. Le quotidien An Nahar titre sur «le face-à-face entre l’Iran et Al-Qaïda au Liban». Le journal évite toute allusion à l’Arabie saoudite dans sa manchette principale, mais un article signé par Rosanna Bou Mouncef dans les pages intérieures estime que l’attaque contre l’Iran au Liban constitue «une grave escalade de la confrontation, devant laquelle le Liban se tient impuissant».
Al Akhbar accuse pour sa part directement l’Arabie saoudite de se tenir derrière le double attentat. «Un cadeau royal à l’Iran» titre le quotidien en Une, reprenant le titre d’un article d’Ibrahim Al-Amine, dans lequel il attaque avec virulence le royaume wahhabite. «Personne ne s’attendait à ce que le royaume de l’oppression s’empresse de transporter la confrontation vers une nouvelle étape, dont l’une des manifestations seraient les tentatives d’étendre au Liban l’expérience des kamikazes qui sévissent en Irak», écrit-il.
Le journaliste affirme que «les Saoudiens et leurs hommes au Liban trouvent des justifications à ce type de crime en tentant d’en rejeter la responsabilité sur le Hezbollah.» «En adoptant une telle attitude, ceux-là assurent non seulement une couverture politique, et une soutien financier et logistique aux terroristes, mais ils leur disent qu’ils ne se désolidarisent pas de leurs actes», ajoute Al-Amine.
Un autre article d’Al-Akhbar est titré: «Arabie saoudite: perte en Syrie, suicide au Liban», en allusion au revers des rebelles syriens sur le terrain et le double attentat de Beyrouth.
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