Des plus en plus de saoudiens combattent en Syrie. 4 miliciens britanniques tués l’été dernier.
La fuite des miliciens de la localité stratégique de Qara, dans la série montagneuse de Qalamoune, à l’est de la Syrie a attisé les tensions entre les milices elles-mêmes qui se sont accusées mutuellement d’avoir causé cette défaite.
Après s’être targuées de vouloir transformer la localité en « le cimetière de l’armée nassirienne ( en allusion aux alaouite) et du hezbo-llate », (appellation péjorative donnée par Al-Qaïda au Hezbollah, insinuant le parti d'une divinité pré-islamique), leur chute a été particulièrement cursive. Elles n’ont pu résister plus que quatre jours : deux pour le siège et deux autres pour les combats.
C’est surtout le chef de la milice Jaïch el-Islam, (Armée de l’Islam), Zahrane Allouche, soutenu par l’Arabie saoudite qui a été le plus stigmatisé.
Selon Syria Truth, la milice de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) a ouvert la campagne d’accusation contre lui, l’accusant de «trahison et de lâcheté». Ce qu'il s'est défendu d'être, en disant dans un communiqué que ceux qui ont pris la fuite l’ont fait de leur propre gré, s’engageant à les traduire devant leurs instances juridiques.
Quant au front al-Nosra, il a promis de revenir à Qara et d’enflammer la région du Qalamoune.
Selon certaines sources citées par des sites syriens, un accord tacite avec les forces gouvernementales a permis à trois mille miliciens de prendre la fuite en direction des régions libanaises. Ils seraient sortis à bord de 200 voitures.
Des plus en plus de Saoudiens
Depuis, une recrudescence des attentats suicide a été signalée dans la région. Comme c'est de coutume chaque fois que les milices se trouvent en mauvaise posture face aux forces gouvernementales.
Mercredi, et en moins d’une heure d’intervalle, deux attentats ont eu lieu à Nabak, et à Deir Atiyyé à 80 Km de Damas.
Dans le premier cas, ce sont des saoudiens qui l'ont perpétré contre un bureau des services de sécurité militaire, et qui selon Syria Truth a tué plus de civils que de militaires.
Et le second a été perpétré dans une tentative de s’emparer de l’hôpital pour enlever des militaires réguliers blessés.
Selon l’AFP, une source militaire syrienne a confirmé que des combats inouïs ont à Deir Atiyya contre "les terroristes qui ont fui Qara".
Appel de mobilisation de l’EIIL
Signe supplémentaire que les milices sont en difficulté, l’EIIL a lancé ce jeudi un message sur la Toile, appelant les milices jihadistes takfiris à renforcer leurs rangs et combattre sous sa bannière le régime syrien.
"Nous appelons les leaders jihadistes, les soldats et toute autre personne à se joindre à l'Etat islamique en Irak et au Levant pour combattre le régime syrien", a dit le porte-parole de ce groupe Abou Mohammed al-Adnani, dans un enregistrement audio dont l'authenticité ne peut être vérifiée selon l’AFP.
Adnani a appelé les autres groupes à "ne pas juger son organisation à travers ce que les médias écrivent ou ce que diffusent nos ennemis mais à travers ce que vous constatez par vous-mêmes" sur le terrain.
Des militants de l'opposition ont accusé l'EIIL d'être responsable d'enlèvements et d'exécutions publiques dans des secteurs sous le contrôle des rebelles.
Alep : le grignotage se poursuit
Dans le gouvernorat d’Alep, au nord de la Syrie, l’armée syrienne a réalisé une nouvelle avancée en sécurisant la localité de Dwayriné, située au sud-est d’Alep, dans le prolongement de Sfeira, la base de la brigade 80 et de Tal Hacel, qui ont été libérés ces dernières semaines.
Selon le correspondant de notre chaine de télévision AlManar, l’importance de cette localité émane du fait qu’elle se trouve sur le carrefour des chemins qui mène du gouvernorat d’Alep vers le gouvernorat de Raqqa, totalement sous le contrôle de l’EIIL, et de Manbaj, dans la province nord d’Alep.
L’armée régulière a également réussi à libérer dans cette région la zone industrielle qui comprend l’Usine des câbles, la plus grande au Moyen Orient, dont les appareils ont été pillés et revendus en Turquie, et qui a été sérieusement endommagée.
Pour sa part, l’AFP a rendu compte de la mort d’au moins 15 membres des Forces de defense nationale, des supplétifs de l’armée syrienne, dans une offensive pour reprendre la base militaire 80, près d'Alep, conquise le 10 novembre.
L’agence française a dit tenir cette information de l’Observatoire syrien des Droits de l’homme, instance pro insurrection basée à Londres et selon lequel ils ont été tués dans des combats contre des miliciens de l'EIIL et du Front al-Nosra.
Un haut responsable militaire syrien a affirmé à l'AFP ne pas être au courant d'une attaque rebelle contre cette base.
Allégeance à l'EIIL
A Homs, signale le site aleppin Tahtel-Mijhar, citant des sources proches des groupuscules takfiris, la milice Brigade islamique al-Farouk, a prêté allégeance à l’EIIL depuis deux jours.
Dirigée par Amjad Bitar, cette milice s’était séparée de la milice mère, Brigade al-Farouk, l’une des premières milices formées dans cette région et les plus actives.
Idleb: EIIL contre ASL, de nouveau
Dans le gouvernorat d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie, assure le site de la télévision iranienne arabophone AlAlam, l’EIIL a arrêté le chef d’une milice de l’ASL, « Brigades des Aigles du Levant », ainsi qu’un certain nombre de ses hommes dans la ville Harem, limitrophe de la Turquie, et les a emmenés vers sa prison située dans la ville d’Aldana.
4 Britanniques tués
Ce jeudi, le journal britannique The Times a rendu compte de la mort l’été dernier de 4 britanniques en Syrie, ayant combattu dans le rang des miliciens d’Al-Qaïda. Sachant que les services de renseignements britanniques ( MI5) ont recensee quelques 200 à 300 jeunes britanniques qui sont partis en Syrie pour y combattre le pouvoir. ce qui suscite leur inquietude. Et une source securitaire de reveler : « Parmi ceux qui sont partis tot en Syrie pour y combattre son revenus en Grande Bretagne pour enroler d’autres dans l’extremisme et revenir en Syrie suivis par eux ».
Et cinq Jordaniens blessés
Cinq Jordaniens favorables au régime syrien ont été blessés jeudi en Syrie par une bombe alors qu'ils revenaient de Damas où ils avaient eu des entretiens avec des officiels, a rapporté l'un d'eux.
Des membres de l'Association des écrivains de Jordanie et d'autres syndicalistes qui soutiennent le régime de Bachar al-Assad se trouvaient dans un bus près la frontière lorsqu'une bombe a explosé au passage du véhicule, a indiqué à l'AFP Hussein Motawea, chef de la délégation.
"Cinq personnes, dont moi-même, ont été blessées", a ajouté M. Motawea.
"J'accuse des groupes terroristes mais aussi le gouvernement jordanien parce qu'il soutient les terroristes syriens,", a-t-il dit.