Sleiman appelle les Libanais à sauvegarder l’indépendance par les propos et les actes.
L’armée libanaise a neutralisé ce vendredi une voiture piégée sur la route de la Békaa-Nord à destination de Beyrouth. Il s’agit d’une voiture noire de type Buick (4x4) en provenance de la région de Arsal (pro-rebelles syriens).
"L'armée libanaise a réussi à désamorcer à l'aube une voiture bourrée de
400 kg d'explosifs qui était garée sur une route de la plaine de la Békaa entre
les villages de Maqné et de Younine", au nord de la ville de Baalbeck, a
indiqué une source sécuritaire.
Des militaires libanais avaient repéré la voiture suspecte et s'étaient
lancés à sa poursuite. Un échange de tirs les a opposé aux passagers qui ont
réussi à prendre la fuite.
Selon l'agence officielle libanaise (ANI), le véhicule a été retrouvé peu
après, les pneus crevés. La découverte de cette voiture est intervenue trois jours après l'attentat suicide commis devant l'ambassade d'Iran.
Sleiman appelle les Libanais à sauvegarder l’indépendance
Sur un autre plan, le président de la République, Michel Sleiman, a adressé jeudi son message de l'Indépendance aux Libanais, les incitant à "retourner à l'Etat et aux institutions", et à contribuer au maintien de cette indépendance par "les propos et les actes".
"Difficile de parler d'Indépendance quand nous sommes incapables d'organiser des élections législatives, de former un nouveau gouvernement et de nous retrouver à nouveau autour d'une table de dialogue sans renier ce qui a déjà été convenu", a-t-il affirmé à partir du palais de Baabda, devant un grand nombre de hauts fonctionnaires, alors que son discours était retransmis, en direct, sur les différentes chaînes de télévision libanaises.
"Difficile aussi de parler d'Indépendance si nous échouions à organiser les élections présidentielles dans les délais", a-t-il ajouté.
En outre, M. Sleiman a souligné que l'Etat de l'Indépendance ne pouvait être édifié si le confessionnalisme remplaçait le principe de citoyenneté dans les esprits, si le Liban ne se distanciait pas des crises régionales, si les intérêts nationaux dépendaient de ceux étrangers et "si des parties ou des groupes libanais décidaient de se dissocier de la logique de l'Etat et du consensus national, pour s'impliquer dans un conflit armé sur le sol d'un pays frère". "Cela met en danger l'union nationale et la paix civile", a-t-il martelé.
Le chef de l'Etat a alors exhorté les hommes politiques et les "décideurs" à "ne pas permettre au vide de régner au pays, en présence d'un Parlement au mandat prorogé et d'un gouvernement d'expédition des affaires qui ne représente pas tous les Libanais".
"Ne mettez pas en péril les affaires nationales (...). Nous sommes un peuple qui ne peut plus supporter le poids des pertes gratuites, des guerres futiles et des risques", a-t-il lancé. "Il faudrait retourner à l'Etat, à la logique de l'Etat et aux institutions. Nous devons contribuer au maintien de l'Indépendance par les actes et les paroles. Il faut aussi respecter les lois, la Constitution et le pacte national, afin d'éviter la sédition".
En cette 70e commémoration de l'Indépendance, le président a expliqué que l'indépendance ne pouvait être consolidée sans croissance équilibrée, avec un peuple qui vit dans la pauvreté alors que la corruption est monnaie courante.
"L'Indépendance ne peut être consacrée si on ne met pas un terme aux pressions et intimidations exercées contre la Justice", a-t-il poursuivi. "Nous ne pouvons parler d'indépendance si l'armée n'est pas la seule force à détenir des armes au Liban et si l'Etat n'étend pas ses pouvoirs sur tout le territoire".
M. Sleiman a enfin estimé que les mois qui nous séparent de l'échéance présidentielle ne doivent, en aucun cas, être placés sous le signe de l'attente, mais être riches en activités politiques, en dialogue et en décisions.
"Le respect de la Déclaration de Baabda afin d'éviter l'impact des crises régionales, le retrait immédiat du conflit syrien, la promulgation d'une nouvelle loi électorale moderne et juste, l'entente sur les moyens d'immuniser notre régime constitutionnel, la promulgation de la loi sur la décentralisation administrative et la publication des décrets relatifs au gaz et au pétrole (...) constituent, entre autres, les grandes lignes de la prochaine période. Ce sont des projets à réaliser dans les mois qui viennent", a-t-il conclu.