Le ministre français Laurent Fabius s’est contenté de répéter qu’il souhaitait "un accord solide" et qu’il était venu "pour y travailler".
Les Six médiateurs internationaux sur le dossier nucléaire iranien (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) reconnaissent le droit de l'Iran d'enrichir de l'uranium, rapporte la chaîne de télévision Press TV.
"Deux ou trois points de divergences persistent, mais les deux parties se sont rapprochées d'un accord. Il faut voir si nous pouvons régler les différences", a déclaré M. Araghchi avant une nouvelle réunion avec les représentants du groupe 5+1 samedi matin à Genève, a rapporté l'agence d'information iranienne Farsnews.
Les chefs de la diplomatie de six grandes puissances se retrouvent à Genève samedi pour peser de tout leur poids dans la
dernière ligne droite des discussions avec Téhéran et obtenir un accord d'étape sur le programme nucléaire iranien, après dix années de vaines tentatives.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov , qui s'est invité sans prévenir a déclaré voir "une vraie chance" d'arriver à un accord à Genève avec l'Iran sur la question du nucléaire, selon un communiqué de son ministère publié samedi.
Lavrov, qui a rencontré à Genève vendredi soir son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, a souligné au cours de cette rencontre "que, pour la première fois depuis de nombreuses années, le (groupe) 5+1 avait une vraie chance d'arriver à un accord", selon ce communiqué.
Les deux hommes ont discuté "des points-clé qui, dans les positions de chacun, empêchent d'arriver à une décision", ajoute le communiqué.
Le ministre français Laurent Fabius s'est contenté de répéter qu'il souhaitait "un accord solide" et qu'il était venu "pour y travailler".
"C'est la dernière ligne droite, mais les négociations précédentes nous ont appris la prudence", a souligné une source diplomatique française.
William Hague, le secrétaire au Foreign Office, a souligné à son arrivée à Genève combien les négociations sur le programme nucléaire iranien "restent difficiles".
"Elles restent des négociations très difficiles. Il est important de souligner que nous ne sommes pas là parce que les choses sont terminées", a-t-il dit avant de s'engager immédiatement dans des discussions avec ses homologues français et allemand. "Nous sommes là parce qu'elles sont difficiles et qu'elles restent difficiles".
Le secretaire d'Etat amercain, John Kerry est lui aussi arrivé à Genève sans faire de déclaration pour l'instant.
Vendredi soir, le chef des négociateurs iraniens Abbas Araghchi a estimé que les positions de chaque camp s'étaient rapprochées. "Nous nous sommes rapprochés d'un accord dans une bonne mesure mais malgré les progrès faits aujourd'hui (vendredi) il reste des questions importantes" à régler, a-t-il déclaré, cité par l'agence Mehr.
La négociation porte sur un texte présenté le 9 novembre par les 5+1, lors du précédent round de discussions.
M. Araghchi n'a "ni confirmé ni démenti" les informations de la presseiranienne selon lesquelles le groupe des 5+1 avait accepté le droit, revendiqué par Téhéran, d'enrichir l'uranium sur son sol.
"Les négociations ne sont pas encore finalisées", a-t-il souligné.
D'autres points qui posaient problème depuis le début concerne le sort du stock iranien d'uranium enrichi à 20% (seuil critique pour arriver rapidement à un taux d'enrichissement à 90%, ouvrant la porte à l'arme nucléaire), ainsi que le réacteur à eau lourde d'Arak, susceptible de produire du plutonium, autre filière pour obtenir la bombe atomique.
Côté israélien , le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a affirmé que si un accord sur le nucléaire intervient avec l'Iran et les grandes puissances "il y aura beaucoup de choses à faire après", a indiqué un communiqué.
"Nous pensons que l'accord qui se trouve sur la table des négociations est mauvais. S'il est signé, il y aura encore beaucoup de choses à faire après pour amener l'Iran à être confronté au dilemme: la bombe ou la survie" du régime, a affirmé M. Yaalon, selon un communiqué publié par son bureau à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire à la Guerre américain Chuck Hagel à Halifax au Canada.
M. Yaalon a également accusé l'Iran de "vouloir se doter d'un parapluie nucléaire pour promouvoir ses activités terroristes dans le monde, comme par exemple utiliser une bombe sale (radioactive) contre différents objectifs dans le monde occidental". "C'est pourquoi d'une manière ou d'une autre le projet nucléaire militaire iranien doit être arrêté", a ajouté M. Yaalon .