Le document de l’accord entre l’Iran et les 5+1comporte quatre pages dont une consacrée aux sanctions.
Après quatre jours de négociations marathon sur le programme nucléaire de Téhéran, les et l'Iran sont parvenus à un accord au milieu de la nuit de samedi à dimanche à Genève.
Après plusieurs heures de blocage sur le "droit'" à l'enrichissement de l'uranium pour l'Iran, un accord a été finalement annoncé.
"Nous sommes parvenus à un accord" a écrit sur le réseau social Twitter Michael Mann, le porte-parole de la diplomate en chef de l'Union Européenne Catherine Ashton, qui menait les négociations, mandatée par l'ONU et les 5+1. Michael Mann n'a pas donné de détails.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, a pour sa part annoncé sur Twitter : "Nous sommes parvenus à un accord", a-t-il écrit.
Le "programme d'enrichissement reconnu"
S'exprimant devant les journalistes, à l'issue des négociations, M. Zarif a expliqué que cet accord est "un résultat important mais c'est seulement un premier pas".
"Nous avons mis en place une commission conjointe pour surveiller la mise en place de notre accord. J'espère que les deux parties pourront avancer d'une façon qui permettra de restaurer la confiance", a-t-il dit.
M.Zarif a en outre précisé que l'accord contient une "référence claire selon laquelle l'enrichissement va continuer" en Iran, une question qui a été considérée longtemps comme la principale pierre d'achoppement des négociations.
"Nous estimons que c'est notre droit", a ajouté le ministre iranien, qui a été applaudi à son entrée dans la salle de presse par les nombreux journalistes iraniens venus à Genève pour ces négociations.
"Notre objectif a été de résoudre cette question nucléaire", car c'était "un problème qui n'était pas nécessaire", a-t-il poursuivi.
Le ministre a encore indiqué qu'il espérait que "la confiance du peuple iranien envers les pays occidentaux" allait être restaurée suite à cet accord.
"Le droit à la technologie nucléaire est un droit inaliénable", a encore indiqué le ministre, en ajoutant que le "combat que nous avons mené depuis plusieurs années avait pour but que la communauté internationale reconnaisse" que l'Iran exerce ce droit.
"Nous pensons que cet accord et le plan d'action" signifie que "le programme nucléaire iranien va continuer", a-t-il conclu.
S'exprimant plus tard devant la presse iranienne, il a salué "l'immense
succès de notre pays" car selon lui le document "reconnait le droit de l'Iran à
l'enrichissement". Celui-ci est selon lui "compris dans le TNP qui reconnait le
droit à la technologie nucléaire civile d'une manière générale".
"Les activités d'enrichissement à Natanz et Fordo vont se poursuivre. Le
nombre des centrifugeuses (dans les deux sites) ne va pas changer. Le stock
(d'uranium enrichi) à 5% sera préservé et le stock à 20% va être transformé en
combustible pour le réacteur de Téhéran, selon nos besoins et nos plans", a
souligné M.Zarif.
Le texte de l’accord
Le document de l'accord, publié par le site d'information iranien Irib, comporte quatre pages dont une consacrée aux sanctions.
Selon le texte, les 5 + 1 n'adopteront pas de nouvelles sanctions contre l’Iran. Les sanctions pétrolières contre l'Iran seront suspendues, le niveau de vente du pétrole actuel de l'Iran sera maintenu et les revenus pétroliers seront débloqués.
Les sanctions pétrochimiques seront entièrement levées et le secteur automobile iranien sortira également du régime des sanctions.
Le boycott sur l'or et les métaux précieux ainsi que les sanctions sur le secteur d'assurance lié au pétrole seront également éliminées.
Le droit iranien à l'enrichissement de l'uranium iranien figure à deux reprises dans le texte.
Les sites nucléaires iraniens seront maintenus, et les réacteurs de Fordo et d'Arak continueront leurs activités.
Mais, que va faire l'Iran ? Pendant six mois, les activités nucléaires iraniennes à Arak, Natanz et Fordo ne s'amplifieront pas , mais l'enrichissement se fera à moins de 5%. Par contre, les travaux de recherche nucléaire se poursuivront.
L’enrichissement de l'uranium à 20% sera suspendu pendant six mois, mais l'Iran conservera la totalité de ses réserves en uranium enrichi sur son territoire sans en exporter un iota à l'étranger.
Rappelons que les 5+1, les Etats unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande Bretagne et l'Allemagne ont négocié depuis mercredi à Genève avec l'Iran à la recherche d'un accord intérimaire de six mois, qui apporterait des garanties sur le caractère pacifique du programme nucléaire iranien avec en contrepartie un allégement "limité" de sanctions imposées contre l’Iran.
Les ministres des 5+1 ont rejoint samedi les négociateurs.
Dans les dernières heures les discussions ont été bloquées sur la question du "droit" à l'enrichissement de l'uranium pour l'Iran.
L'Iran veut une référence explicite à son droit à l'enrichissement d'uranium dans l'accord en discussion avec les grandes puissances à Genève, a affirmé dans la nuit le négociateur en chef iranien Abbas Araghchi.