Haniyeh a exhorté la communauté internationale à "ne pas répéter la grossière erreur" du passé lorsqu’elle avait rompu ses contacts avec le Hamas après sa victoire aux élections législatives.
La communauté internationale "doit respecter" le vœu et l’unité des Palestiniens après l'accord de réconciliation signé au Caire entre le Fatah et le Hamas, a déclaré jeudi le Premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh.
Dans un discours, Haniyeh a exhorté la communauté internationale à "ne pas répéter la grossière erreur" du passé lorsqu'elle avait rompu ses contacts avec le Hamas après sa victoire aux élections législatives palestiniennes de janvier 2006.
Sur le plan interne, il a réclamé "la libération de tous les prisonniers politiques" en Cisjordanie, territoire dirigé par l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui est aussi le chef du Fatah.
"Nous ne voulons pas de collaboration avec l'occupation (israélienne), nous voulons que la résistance (palestinienne) soit protégée", a-t-il souligné.
"Il y a beaucoup de mines sur le chemin de la réconciliation, spécialement de la part de l'occupant israélien, mais nous sommes prêts à payer le prix requis pour qu'elle réussisse", a-t-il assuré.
Irrité par l’annonce de cette réconciliation, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a pas caché son hostilité à l'égard de l'accord entre le Hamas et le Fatah.
"L'idée, ce n'est pas d'établir un Etat palestinien pour continuer le conflit, comme le veut le Hamas. L'idée est d'établir un Etat palestinien pour mettre fin au conflit", a-t-il dit.
A l'issue d'un entretien avec le président français jeudi au palais de l'Elysée, Netanyahu a rejeté tout "diktat de l'ONU" sur la reconnaissance d'un Etat palestinien et a assuré que Nicolas Sarkozy soutenait qu'Israël soit reconnu comme "l'Etat du peuple juif".
"Une recherche sérieuse de la paix ne peut intervenir que par la négociation, par la négociation entre Israël et les Palestiniens, pas à travers un diktat de l'ONU", a-t-il déclaré.
"Les Nations unies peuvent adopter mille résolutions, ce n'est pas ça qui engendre la paix", a affirmé un peu plus tard Netanyahu à la chaîne TF1.
Dans un entretien paru mercredi dans l'hebdomadaire L'Express, le Président français Nicolas Sarkozy a laissé entendre que la France pourrait reconnaître l'Etat palestinien à l'automne, assurant qu'elle "prendra ses responsabilités" si le processus de paix n'était pas relancé d'ici là.
La France, qui veut convaincre Israël que "le statu quo n'est pas tenable", voudrait transformer fin juin à Paris une conférence des donateurs d'aide aux Palestiniens en une relance du processus de paix. Paris estime qu'il faudra avoir tout essayé avant d'en arriver éventuellement à l'automne à une reconnaissance unilatérale de l'Etat palestinien.
Netanyahu a en revanche assuré qu'il avait obtenu le soutien de la France à un point crucial pour lui pour débloquer le processus de négociations: la reconnaissance par les Palestiniens de son pays comme "Etat juif".
"Ce que j'ai entendu du président Sarkozy, c'est qu'ils (les Palestiniens) doivent reconnaître Israël comme l'Etat du peuple juif", a-t-il dit.
"J'ai entendu, a-t-il ajouté, des choses similaires hier en Grande-Bretagne" où il a rencontré le Premier ministre David Cameron.
"La position de la France est connue, elle soutient une solution à deux Etats-nations vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues", a rappelé jeudi soir la présidence française.
La France attend de son côté une "clarification" des Palestiniens après les propos tenus mercredi par le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, qui a notamment déclaré que "notre seul combat est contre Israël".
"Toute la question est de savoir si la relance du processus de paix peut être faite avec Mahmoud Abbas à la tête ou au-dessus d'un gouvernement de technocrates où se retrouvent le Fatah, pas de problème, et le Hamas qui, pour le moment, a tenu des propos qui méritent d'être explicités", a déclaré une source à la présidence française.