Plusieurs titres conservateurs jugeant toutefois les Etats-Unis comme n’étant pas "dignes de confiance".
La quasi totalité des journaux iraniens a salué lundi l'accord nucléaire avec les grandes puissances en mettant l'accent sur le succès personnel du chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif, plusieurs titres conservateurs jugeant toutefois les Etats-Unis comme n'étant pas "dignes de confiance".
"Ici, c'est l'Iran, tout le monde est content", titre en une le quotidien réformateur Etemad qui publie un reportage racontant, à partir de témoignages recueillis dans les rues de plusieurs villes mais aussi des réseaux sociaux, l'impatience des Iraniens restés réveillés toute la nuit de samedi à dimanche pour attendre le résultat des négociations de Genève.
Le quotidien Haft-e Sobh estime que "Zarif a gagné la bataille de Facebook" en affirmant que près de 164.000 personnes ont mis une mention "j'aime" sur le commentaire du chef de la diplomatie lorsqu'il a annoncé dimanche matin la conclusion d'un accord nucléaire. D'ailleurs, près de 700.000 personnes suivent la page Facebook de M. Zarif, ce qui constitue en soit un record.
Pour le quotidien réformateur Arman, il faut décerner "une médaille d'or à Zarif". Le journal publie en une une grande photo de Zarif à son arrivée à Téhéran. Assis sur un fauteuil, il a pris sur ses genoux Armita, la petite fille de Dariush Rezaï-Nejad, un scientifique nucléaire tué dans un attentat en 2011.
Plusieurs journaux publient également la photo de M. Zarif et du secrétaire d'Etat américain John Kerry en train de se serrer la main après l'accord de Genève. "Une poignée de main qui a permis de sortir de l'impasse", estime le quotidien Etemad en première page.
Le grand quotidien réformateur Shargh publie la photo Zarif-Kerry en affirmant que "les sanctions vont voler en éclat", reprenant ainsi une phrase du président Hassan Rohani.
Le quotidien gouvernemental Iran salue la victoire "de la diplomatie de modération" (slogan de M. Rohani) en affirmant qu'en moins de 100 jours, le gouvernement a réussi à faire sortir le pays d'une "crise de 10 ans".
Parmi la vingtaine de quotidiens nationaux, seuls deux quotidiens conservateurs Kayhan et Vatan-Emrooz ont choisi un ton un peu critique.
Pour Kayhan "les Etats-Unis ne sont pas dignes de confiance". "L'accord de Genève n'a duré qu'une heure" car John Kerry a affirmé qu'il "ne reconnaissait pas à l'Iran le droit à l'enrichissement d'uranium".
"Zarif insiste, Kerry nie" titre pour sa part Vatan Emrooz en affirmant qu'"une heure après l'accord la bataille des mots a commencé entre les chefs de la diplomatie iranienne et américaine sur le droit à l'enrichissement d'uranium".
L'Iran affirme en effet que l'accord prévoit son droit à l'enrichissement d'uranium malgré les déclarations de M. Kerry.