Quatorze obus libyens sont tombés jeudi soir sur le sol tunisien alors que la France a expulsé 14 ex-diplomates libyens.
14 obus libyens tombés jeudi à la frontière de Dehiba (police tunisienne)
Quatorze obus libyens sont tombés jeudi soir sur le sol tunisien sans faire de victimes ni de dégâts à quelques kilomètres du poste de Dehiba (sud de la Tunisie) qui marque la frontière avec la Libye, a annoncé vendredi la police tunisienne.
L'un de ces projectiles a explosé à deux cents mètres d'un poste de la Garde nationale tunisienne, a-t-on précisé de même source.
La circulation entre les deux pays n'a pas été interrompue. Dimanche, une trentaine d'obus de l'artillerie libyenne étaient tombés sur le sol tunisien, principalement entre le poste frontière et la ville de Dehiba à quatre kilomètres de la frontière. Deux obus avaient touché des terrains vagues de la ville de Dehiba sans faire de victimes.
Les obus qui atteignent la Tunisie proviennent de l'artillerie des forces kadhafistes qui s'affrontent près de la frontière avec les rebelles.
Des combats ont opposé jeudi les deux parties près de la localité libyenne de Gzaya à une dizaine de km de la frontière. Le bruit de ces combats parvenait jusqu'au poste frontière.
Plan d'aide financière à la rébellion: de la "piraterie"
D’autre part, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Khaled Kaïm, a qualifié le fonds spécial pour aider les rebelles libyens, qui prévoit l'utilisation des fonds gelés du colonel Kadhafi et de ses proches, "de la piraterie en haute mer ».
Dans une conférence de presse à Tripoli, Kaïm a rejeté le groupe de contact dans son ensemble, affirmant: "ce groupe est ambigu, un corps étrange, et nous ne le considérons pas comme une entité".
Le groupe de contact sur la Libye, réuni à Rome jeudi, s'est mis d'accord sur la création d'un nouveau fonds spécial, sous supervision internationale, pour aider les rebelles et financé dans un premier temps "par des dons ou des prêts", a indiqué le chef de la diplomatie française Alain Juppé.
Les participants se sont penchés aussi sur l'utilisation ultérieure des fonds gelés du colonel Kadhafi et de ses proches, estimés à 60 milliards de dollars dans le monde, dont plus de la moitié aux Etats-Unis.
Interrogé sur le fait de savoir si des garanties de sécurité seraient assurées pour les bateaux transportant de l'aide à la ville assiégée de Misrata aux mains des rebelles, Kaïm a déclaré qu'une décision gouvernementale de fermer le port était toujours en suspens.
"Nous ne permettrons pas à ces bateaux d'apporter des armes dans la ville et d'évacuer des criminels", a dit Kaïm.
France: 14 "ex-diplomates libyens" déclarés "persona non grata"
Par ailleurs, la France a déclaré "persona non grata 14 ex-diplomates libyens" qui disposent d'un "délai de 24 ou 48 heures" pour quitter le territoire français, a annoncé vendredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
"La France a déclaré persona non grata 14 ex-diplomates libyens en poste en France. Suivant les cas, les intéressés disposent d'un délai de 24 ou 48 heures pour quitter le territoire national", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Bernard Valero.
Paris leur reproche "des comportements et activités non compatibles avec les résolutions de l'ONU pertinentes et notamment la 1973 et contraires à la protection des populations civiles libyennes", a précisé le ministère, interrogé par l'AFP.
Ces 14 diplomates ont été nommés par le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, que Paris ne considère plus légitime et qui a reconnu le Conseil national de transition (CNT, rébellion).
Les ambassadeurs de Libye en France et à l'Unesco (dont le siège est à Paris) avaient annoncé, le 25 février, qu'ils démissionnaient pour condamner "les actes de répression en Libye" et qu'ils "rejoignaient la révolution" contre le colonel Mouammar Kadhafi.
Un groupe d'opposants libyens avait pris la veille le contrôle de l'ambassade de Libye à Paris.